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L’Encyclopédie/1re édition/AGNUS DEI

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 179).

AGNUS DEI, (Théol.) est un nom que l’on donne aux pains de cire empreints de la figure d’un agneau portant l’étendart de la croix, & que le pape bénit solemnellement le dimanche in albis après sa consécration, & ensuite de 7 ans en 7 ans, pour être distribué au peuple.

Ce mot est purement Latin & signifie agneau de Dieu, nom qu’on lui a donné à cause de l’empreinte qu’il porte.

L’origine de cette cérémonie vient d’une coûtume ancienne dans l’église de Rome. On prenoit autrefois le dimanche in albis, le reste du cierge pascal béni le jour du samedi saint, & on le distribuoit au peuple par morceaux. Chacun les brûloit dans sa maison, dans les champs, les vignes, &c. comme un préservatif contre les prestiges du démon, & contre les tempêtes & les orages. Cela se pratiquoit ainsi hors de Rome : mais dans la ville, l’archidiacre au lieu du cierge pascal, prenoit d’autre cire sur laquelle il versoit de l’huile, & en faisant divers morceaux en figures d’agneaux, il les bénissoit & les distribuoit au peuple. Telle est l’origine des agnus Dei que les papes ont depuis bénis avec plus de cérémonies. Le sacristain les prépare long-tems avant la bénédiction. Le pape revêtu de ses habits pontificaux, les trempe dans l’eau-benite & les bénit. Après qu’on les en a retirés, on les met dans une boëte qu’un soûdiacre apporte au pape à la messe après l’agnus Dei, & les lui présente en répétant trois fois ces paroles : ce sont ici de jeunes agneaux qui vous ont annoncé l’alleluia ; voilà qu’ils viennent à la fontaine pleins de charité, alleluia. Ensuite le pape les distribue aux cardinaux, évêques, prélats, &c. On croit qu’il n’y a que ceux qui sont dans les ordres sacrés qui puissent les toucher ; c’est pourquoi on les couvre de morceaux d’étoffe proprement travaillés, pour les donner aux laïques. Quelques écrivains en rendent bien des raisons mystiques, & leur attribuent plusieurs effets. L’ordre Romain. Amalarius, Valafrid Strabon, Sirmond dans ses notes sur Ennodius ; Théophile, Raynaud.

Agnus Dei, partie de la Liturgie de l’Eglise Romaine, ou priere de la messe entre le pater & la communion. C’est l’endroit de la messe où le prêtre se frappant trois fois la poitrine, répete autant de fois à voix intelligible, la priere qui commence par ces deux mots agnus Dei. (G)