L’Encyclopédie/1re édition/ALKÉKENGE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 276-277).
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* ALKÉKENGE, s. f. (Bot.) coqueret ou coquerelle. Ses racines sont genouillées & donnent plusieurs fibres grêles. Ses tiges ont une coudée de haut ; elles sont rougeâtres, un peu velues & branchues. Ses feuilles naissent deux à deux de chaque nœud, portées par de longues queues. Elles naissent solitaires de chaque aisselle des feuilles, sur des pédicules longs d’un demi pouce, grêles, velus. Elles sont d’une seule piece, en rosette, en forme de bassin, partagées en cinq quartiers, blanchâtres, garnies de sommets de même couleur. Le calice est en cloche. Il forme une vessie membraneuse, verte dans le commencement, puis écarlate, à cinq quartiers. Son fruit est de la figure, de la grosseur & de la couleur de la cerise, aigrelet & un peu amer. Il contient des semences jaunâtres, applaties & presque rondes. Il donne dans l’analyse beaucoup de phlegme, du sel essentiel & de l’huile.

Les baies d’alkekenge excitent l’urine, font sortir la pierre, la gravelle, guérissent la colique néphrétique, purifient le sang ; on les employe ordinairement en décoction, & quelquefois séchées & pulvérisées : on employe ce fruit dans le sirop de chicorée, & dans le sirop antinéphrétique de la Pharmacopée royale de Londres. On en fait aussi des trochisques selon la Pharmacopée du collége de Londres.

Voici les trochisques d’alkekenge, tels que la préparation en est ordonnée dans la Pharmacopée de la Faculté de Médecine de Paris.

Prenez de pulpe épaissie de baies d’alkekenge avec leurs semences, deux onces ; de gomme arabique, adragant, de suc de réglisse, d’amandes ameres, de semence de pavot blanc, de chacune une demi-once ; des quatre grandes semences froides, des semences d’ache, de suc de citron préparé, de chacun deux gros ; d’opium thébaïque un gros ; de suc récent d’alkekenge, une quantité suffisante : faites-en selon l’art des trochisques.