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L’Encyclopédie/1re édition/ALOSE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 293).
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ALOSE, s. f. poisson de mer, en Latin alosa ; on l’a appellé à Bordeaux du nom de coulac : il est fort ressemblant à la sardine pour la tête, l’ouverture de la bouche, les écailles, & pour le nombre & la situation des nageoires : mais l’alose est beaucoup plus grande. Elle est longue & applatie sur les côtés, de façon que le ventre est saillant dans le milieu, & forme sur la longueur du poisson une ligne tranchante & garnie de pointes comme une scie : la tête est applatie sur les côtés comme le corps ; le museau est pointu ; la bouche est grande & unie dans l’intérieur sans aucunes dents : il y a quatre ouies de chaque côté ; les écailles sont grandes & minces ; on les arrache aisément : il semble voir des émeraudes briller au-dessus des yeux de chaque côté : la langue est noirâtre ; les mâchoires supérieures sont pendantes ; le ventre & les côtés sont de couleur argentée ; le dos & le dessus de la tête sont d’un blanc jaunâtre. Ce poisson entre au printems & en été dans les rivieres, où il s’engraisse ; c’est pourquoi les aloses que l’on pêche dans l’eau douce sont meilleures à manger que celles que l’on prend dans la mer : la chair de celles-ci a peu de suc ; elle est seche, & on se sent altéré après en avoir mangé. Ces poissons sont toûjours plusieurs ensemble ; & on en prend une si grande quantité dans de certains endroits, qu’on n’en fait aucun cas : ils ont tant d’arrêtes, qu’on a de la peine à les manger ; au reste leur chair est de très-bon goût quand elle est grasse, & on la digere aisément. Rondelet. Aldrovande. Voyez Poisson. (I)