L’Encyclopédie/1re édition/ALPHABET

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 295-297).
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ALPHABET, s. m. (Entendement, Science de l’homme, Logique, Art de communiquer, Grammaire.) Par le moyen des organes naturels de la parole, les hommes sont capables de prononcer plusieurs sons très-simples, avec lesquels ils forment ensuite d’autres sons composés. On a profité de cet avantage naturel. On a destiné ces sons à être le signes des idées, des pensées & des jugemens.

Quand la destination de chacun de ces sons particuliers, tant simples que composés, a été fixée par l’usage, & qu’ainsi chacun d’eux a été le signe de quelque idée, on les a appellés mots.

Ces mots considérés relativement à la société où ils sont en usage, & regardés comme formant un ensemble, sont ce qu’on appelle la langue de cette société.

C’est le concours d’un grand nombre de circonstances différentes qui a formé ces diverses langues : le climat, l’air, le sol, les alimens, les voisins, les relations, les Arts, le commerce, la constitution politique d’un État ; toutes ces circonstances ont eu leur part dans la formation des langues, & en ont fait la variété.

C’étoit beaucoup que les hommes eussent trouvé par l’usage naturel des organes de la parole, un moyen facile de se communiquer leurs pensées quand ils étoient en présence les uns des autres : mais ce n’étoit point encore assez ; on chercha, & l’on trouva le moyen de parler aux absens, & de rappeller à soi-même & aux autres ce qu’on avoit pensé, ce qu’on avoit dit, & ce dont on étoit convenu. D’abord les symboles ou figures hiéroglyphiques se présenterent à l’esprit : mais ces signes n’étoient ni assez clairs, ni assez précis, ni assez univoques pour remplir le but qu’on avoit de fixer la parole, & d’en faire un monument plus expressif que l’airain & que le marbre.

Le desir & le besoin d’accomplir ce dessein, firent enfin imaginer ces signes particuliers qu’on appelle lettres, dont chacune fut destinée à marquer chacun des sons simples qui forment les mots.

Dès que l’art d’écrire fut porté à un certain point, on représenta en chaque langue dans une table séparée les sons particuliers qui entrent dans la formation des mots de cette langue, & cette table ou liste est ce qu’on appelle l’alphabet d’une langue.

Ce nom est formé des deux premieres lettres Greques alpha & betha, tirées des deux premieres lettres de l’alphabet Hébreu ou Phénicien, aleph, beth. Quid enim aleph ab alpha magnopere differt ? dit Eusebe, liv. X. de præpar. evang. c. vj. Quid autem vel betha à beth, &c. Ce qui fait voir, en passant, que les Anciens ne donnoient pas au betha des Grecs le son de l’v consonne, car le beth des Hébreux n’a jamais eu ce son-là.

Ainsi par alphabet d’une langue, on entend la table ou liste des caracteres, qui sont les signes des sons particuliers qui entrent dans la composition des mots de cette langue.

Toutes les nations qui écrivent leur langue, ont un alphabet qui leur est propre, ou qu’elles ont adopté de quelque autre langue plus ancienne.

Il seroit à souhaiter que chacun de ces alphabets eut été dressé par des personnes habiles, après un examen raisonnable ; il y auroit alors moins de contradictions choquantes entre la maniere d’écrire & la maniere de prononcer, & l’on apprendroit plus facilement à lire les langues étrangeres : mais dans le tems de la naissance des alphabets, après je ne sai quelles révolutions, & même avant l’invention de l’Imprimerie, les copistes & les lecteurs étoient bien moins communs qu’ils ne le sont devenus depuis ; les hommes n’étoient occupés que de leurs besoins, de leur sûreté & de leur bien-être, & ne s’avisoient guere de songer à la perfection & à la justesse de l’art d’écrire ; & l’on peut dire que cet art ne doit sa naissance & ses progrès qu’à cette sorte de génie, ou de goût épidémique qui produit quelquefois tant d’effets surprenans parmi les hommes.

Je ne m’arrêterai point à faire l’examen des alphabets des principales langues. J’observerai seulement :

I. Que l’alphabet Grec me paroît le moins défectueux. Il est composé de 24 caracteres qui conservent toûjours leur valeur, excepté peut-être le γ qui se prononce en ν devant certaines lettres : par exemple devant un autre γ, ἄγγελος qu’on prononce ἄνγελος, & c’est de là qu’est venu Angelus, Ange.

Le κ qui répond à notre c a toûjours la prononciation dure de ca, & n’emprunte point celle du ς ou du ζήτα ; ainsi des autres.

Il y a plus : les Grecs s’étant apperçus qu’ils avoient un e bref & un e long, les distinguerent dans l’écriture par la raison que ces lettres étoient distinguées dans la prononciation ; ils observerent une pareille différence pour l’o bref & pour l’o long : l’un est appellé o micron, c’est-à-dire petit o ou o bref ; & l’autre qu’on écrit ainsi ω, est appellé o mega, c’est-à-dire o grand, o long, il a la forme & la valeur d’un double o.

Ils inventerent aussi des carcteres particuliers pour distinguer le c, le p & le t communs, du c, du p & du t qui ont une aspiration. Ces trois lettres χ, φ, θ, sont les trois aspirées, qui ne sont que le c, le p & le t, accompagnés d’une aspiration. Elles n’en ont pas moins leur place dans l’alphabet Grec.

On peut blâmer dans cet alphabet le défaut d’ordre. Les Grecs auroient dû séparer les consonnes des voyelles ; après les voyelles, ils devoient placer les diphthongues, puis les consonnes, faisant suivre la consonne foible de sa forte, b, p, z, s, &c. Ce défaut d’ordre est si considérable, que l’o bref est la quinzieme lettre de l’alphabet, & le grand o ou o long est la vingt-quatrieme & derniere, l’e bref est la cinquieme, & l’e long la septieme, &c.

Pour nous nous n’avons pas d’alphabet qui nous soit propre ; il en est de même des Italiens, des Espagnols, & de quelques autres de nos voisins. Nous avons tous adopté l’alphabet des Romains.

Or cet alphabet n’a proprement que 19 lettres : a, b, c, d, e, f, g, h, i, l, m, n, o, p, r, s, t, u, z, car l’x & le & ne sont que des abbréviations.

x est pour gz : exemple, exil, exhorter, examen, &c. on prononce egzemple, egzil, egzhorter, egzamen, &c.

x est aussi pour cs : axiome, sexe, on prononce acsiome, secse.

On fait encore servir l’x pour deux ss dans Auxerre, Flexelles, Uxel, & pour une simple s dans Xaintonge, &c.

L’& n’est qu’une abbréviation pour et.

Le k est une lettre Greque, qui ne se trouve en Latin qu’en certains mots dérivés du Grec ; c’est notre c dur, ca, co, cu.

Le q n’est aussi que le c dur : ainsi ces trois lettres c, k, q, ne doivent être comptées que pour une même lettre ; c’est le même son représenté par trois caracteres différens. C’est ainsi que c i font ci ; s i encore si, & t i font aussi quelquefois si.

C’est un défaut qu’un même son soit représenté par plusieurs caracteres différens : mais ce n’est pas le seul qui se trouve dans notre alphabet.

Souvent une même lettre a plusieurs sons différens ; l’s entre deux voyelles se prend pour le z, au lieu qu’en Grec le z est toûjours z, & sigma toûjours sigma.

Notre e a pour le moins quatre sons différens ; 1°. le son de l’e commun, comme en père, mère, frère ; 2°. le son de l’e fermé, comme en bonté, vérité, aimé ; 3°. le son de l’e ouvert, comme bête, tempête, fête ; 4°. le son de l’e muet, comme j’aime ; 5°. enfin souvent on écrit e, & on prononce a, comme Empereur, enfant, femme ; en quoi on fait une double faute, disoit autrefois un Ancien : premierement, en ce qu’on écrit autrement qu’on ne prononce : en second lieu, en ce qu’en lisant, on prononce autrement que le mot n’est écrit. Bis peccatis, quod aliud scribitis, & aliud legitis quam scriptum est, & scribenda sunt ut legenda, & legenda ut scripta sunt. Marius Victorinus, de Orthog. apud Vossium de arte Gramm. tom. I. p. 179. « Pour moi, dit aussi Quintilien, à moins qu’un usage bien constant n’ordonne le contraire, je crois que chaque mot doit être écrit comme il est prononcé ; car telle est la destination des lettres, poursuit-il, qu’elles doivent conserver la prononciation des mots ; c’est un dépôt qu’il faut qu’elles rendent à ceux qui lisent, de sorte qu’elles doivent être le signe de ce qu’on doit prononcer quand on lit » : Ego nisi quod consuetudo obtinuerit, sic scribendum quidque judico quomodo sonat : hic enim usus est litterarum, ut custodiant voces & velut depositum reddant legentibus ; itaque id exprimere debent, quod dicturi sunt. Quint. Inst. orat. L. I. c. vij.

Tel est le sentiment général des Anciens ; & l’on peut prouver 1°. que d’abord nos Peres ont écrit conformément à leur prononciation, selon la premiere destination des lettres ; je veux dire qu’ils n’ont pas donné à une lettre le son qu’ils avoient déja donné à une autre lettre, & que s’ils écrivoient Empereur, c’est qu’ils prononçoient empereur par un é, comme on le prononce encore aujourd’hui en plusieurs Provinces. Toute la faute qu’ils ont faite, c’est de n’avoir pas inventé un alphabet François, composé d’autant de caracteres particuliers, qu’il y a de sons différens dans notre langue ; par exemple, les trois e devroient avoir chacun un caractere propre, comme l’ε, & l’η des Grecs.

2°. Que l’ancienne prononciation ayant été fixée dans les livres où les enfans apprenoient à lire, après même que la prononciation avoit changé ; les yeux s’étoient accoûtumés à une maniere d’écrire différente de la maniere de prononcer ; & c’est de-là que la maniere d’écrire n’a jamais suivi que de loin en loin la maniere de prononcer ; & l’on peut assûrer que l’usage qui est aujourd’hui conforme à l’ancienne orthographe, est fort différent de celui qui étoit autrefois le plus suivi. Il n’y a pas cent ans qu’on écrivoit il ha, nous écrivons il a ; on écrivoit il est nai, ils sont nais, nati, nous écrivons ils sont nés ; soubs, nous écrivons sous ; treuve, nous écrivons trouve, &c.

3°. Il faut bien distinguer la prononciation d’avec l’orthographe : la prononciation est l’effet d’un certain concours naturel de circonstances. Quand une fois ce concours a produit son effet, & que l’usage de la prononciation est établi, il n’y a aucun particulier qui soit en droit de s’y opposer, ni de faire des remontrances à l’usage.

Mais l’orthographe est un pur effet de l’art ; tout art a sa fin & ses principes, & nous sommes tous en droit de représenter qu’on ne suit pas les principes de l’art, qu’on n’en remplit pas la fin, & qu’on ne prend point les moyens propres pour arriver à cette fin.

Il est évident que notre alphabet est défectueux, en ce qu’il n’a pas autant de caracteres, que nous avons de sons dans notre prononciation. Ainsi ce que nos peres firent autrefois quand ils voulurent établir l’art d’écrire, nous sommes en droit de le faire aujourd’hui pour perfectionner ce même art ; & nous pouvons inventer un alphabet qui rectifie tout ce que l’ancien a de défectueux. Pourquoi ne pourroit-on pas faire dans l’art d’écrire ce que l’on a fait dans tous les autres arts ? Fait-on la guerre, je ne dis pas comme on la faisoit du tems d’Alexandre, mais comme on la faisoit du tems même d’Henri IV ? On a déja changé dans les petites écoles la dénomination des lettres ; on dit be, fe, me, ne : on a enfin introduit, quoiqu’avec bien de la peine, la distinction de l’u consonne v, qu’on appelle ve, & qu’on n’écrit plus comme on écrit l’u voyelle ; il en est de même du j, qui est bien différent de l’i ; ces distinctions sont très-modernes ; elles n’ont pas encore un siecle ; elles sont suivies généralement dans l’Imprimerie. Il n’y a plus que quelques vieux écrivains qui n’ont pas la force de se défaire de leur ancien usage : mais enfin la distinction dont nous parlons étoit raisonnable, elle a prévalu.

Il en seroit de même d’un alphabet bien fait, s’il étoit proposé par les personnes à qui il convient de le proposer, & que l’autorité qui préside aux petites écoles, ordonnât aux Maîtres d’apprendre à leurs disciples à le lire.

Je prie les personnes qui sont d’abord révoltées à de pareilles propositions de considérer :

I. Que nous avons actuellement plus de quatre alphabets différens, & que nos jeunes gens à qui on a bien montré à lire, lisent également les ouvrages écrits selon l’un ou selon l’autre de ces alphabets : les alphabets dont je veux parler sont :

1°. Le romain, où l’a se fait ainsi a.

2°. L’italique, a.

3°. L’alphabet de l’écriture que les Maîtres appellent françoise, ronde, ou financiere, où l’e se fait ainsi Encyclopedie-1-p296-alphabet-1.PNG, l’s ainsi Encyclopedie-1-p296-alphabet-2.PNG, l’r Encyclopedie-1-p296-alphabet-3.PNG, Encyclopedie-1-p296-alphabet-4.PNG, Encyclopedie-1-p296-alphabet-5.PNG ainsi.

4°. l’alphabet de la lettre bâtarde.

5°. l’alphabet de la coulée.

Je pourrois même ajoûter l’alphabet gothique.

II. La lecture de ce qui est écrit selon l’un de ces alphabets, n’empêche pas qu’on ne lise ce qui est écrit selon un autre alphabet. Ainsi quand nous aurions encore un nouvel alphabet, & qu’on apprendroit à le lire à nos enfans, ils n’en liroient pas moins les autres livres.

III. Le nouvel alphabet dont je parle, ne détruiroit rien ; il ne faudroit pas pour cela brûler tous les livres, comme disent certaines personnes ; le caractere romain fait-il brûler les livres écrits en italique ou autrement ? Ne lit-on plus les livres imprimés il y a 80 ou 100 ans, parce que l’orthographe d’aujourd’hui est différente de ces tems-là ? Et si l’on remonte plus haut, on trouvera des différences bien plus grandes encore, & qui ne nous empêchent pas de lire les livres qui ont été imprimés selon l’orthographe alors en usage.

Enfin cet alphabet rendroit l’orthographe plus facile, la prononciation plus aisée à apprendre, & feroit cesser les plaintes de ceux qui trouvent tant de contrariétés entre notre prononciation & notre orthographe, qui présente souvent aux yeux des signes différens de ceux qu’elle devroit présenter selon la premiere destination de ces signes.

On oppose que les réformateurs de l’orthographe n’ont jamais été suivis : je répons :

1°. Que cette réforme n’est pas l’ouvrage d’un particulier.

2°. Que le grand nombre de ces réformateurs fait voir que notre orthographe a besoin de réforme.

3°. Que notre orthographe s’est bien réformée depuis quelques années.

4°. Enfin, c’est un simple alphabet de plus que je voudrois qui fût fait & autorisé par qui il convient ; qu’on apprît à le lire, & qu’il y eût certains livres écrits suivant cet alphabet ; ce qui n’empêcheroit pas plus de lire les autres livres, que le caractere italique n’empêche de lire le romain.

Alphabet, en termes de Polygraphie, ou Steganographie, c’est le double du chiffre que garde chacun des correspondans qui s’écrivent en caracteres particuliers & secrets dont ils sont convenus. On écrit en une premiere colonne l’alphabet ordinaire, & vis-à-vis de chaque lettre, on met les signes ou caracteres secrets de l’alphabet polygraphe, qui répondent à la lettre de l’alphabet vulgaire. Il y a encore une troisieme colonne où l’on met les lettres nulles ou inutiles, qu’on n’a ajoûtées que pour augmenter la difficulté de ceux entre les mains de qui l’écrit pourroit tomber. Ainsi l’alphabet polygraphe est la clef dont les correspondans se servent pour déchiffrer ce qu’ils s’écrivent. J’ai égaré mon alphabet, faisons-en un autre.

L’art de faire de ces sortes d’alphabets, & d’apprendre à les déchiffrer, est appellé Polygraphie & Steganographie, du Grec στεγανὸς, caché, venant de στέγω, tego, je cache ; cet art étoit inconnu aux Anciens ; ils n’avoient que la cytale laconique. C’étoit deux cylindres de bois fort égaux ; l’un étoit entre les mains de l’un des correspondans, & l’autre en celles de l’autre correspondant. Celui qui écrivoit, tortilloit sur son rouleau une laniere de parchemin, sur laquelle il écrivoit en long ce qu’il vouloit ; ensuite il l’envoyoit à son correspondant qui l’appliquoit sur son cylindre ; ensorte que les traits de l’écriture se trouvoient dans la même situation en laquelle ils avoient été écrits ; ce qui pouvoit aisément être deviné : les Modernes ont usé de plus de rafinemens.

On donne aussi le nom d’alphabet à quelques livres où certaines matieres sont écrites selon l’ordre alphabétique. L’alphabet de la France est un livre de Géographie, où les villes de France sont décrites par ordre alphabétique. Alphabetum Augustinianum, est un livre qui contient l’histoire des. Monasteres des Augustins, par ordre alphabétique. (F)

Alphabet grec & latin, (Théol.) caracteres ou lettres à l’usage des Grecs ou des Latins, que, dans la consécration d’une Eglise, le Prélat consécrateur trace avec son doigt sur la cendre dont on a couvert le pavé de la nouvelle Eglise. Quelques-uns croyent que c’est par allusion à ce qui est dit de Jesus-Christ dans l’Apocalypse c. j. ℣. 7. & 22. ego sum alpha & omega, primus & novissimus, principium & finis : mais en ce cas il suffiroit de tracer un alpha & un omega grec, & un a & un z latin. D’autres, avec plus de vraissemblance, prétendent que cette cérémonie est relative à une priere que l’on récite pendant ce tems-là, & dans laquelle il est fait mention d’élémens, nom qu’on donne aux lettres de l’alphabet. Bruno Signiensis, de consecr. Eccles. (G).

Alphabet, table, index ou repertoire du grand livre, (Commerce). Ce sont les divers noms que les Marchands, Négocians, Banquiers & teneurs de livres, donnent à une espece de registre composé de vingt-quatre feuillets cotés & marqués chacun en gros caracteres d’une des lettres de l’alphabet, suivant leur ordre naturel, commençant par A, & finissant par Z.

Cet alphabet où sont écrits les noms & surnoms de ceux avec lesquels on est en compte ouvert, & les folio du grand livre où ces comptes sont debités & crédités, sert à trouver facilement & sans peine les endroits du grand livre dont on a besoin.

Alphabet se dit aussi, mais moins ordinairement, des simples tables qui se mettent au commencement des autres livres, dont les Négocians se servent dans les affaires de leur commerce, soit pour les parties simples, soit pour les parties doubles. V. Livre. (G)

Alphabet : les Relieurs Doreurs appellent alphabet les diverses lettres dont ils se servent pour mettre les noms des livres sur le dos. Ces lettres sont de cuivre fondu ; chacune a sa tige assez longue pour être emmanchée dans un morceau de bois, & pour que le bois ne se brule pas en faisant chauffer la lettre au fourneau. Il faut des alphabets de différentes grosseurs pour assortir à celles des livres. Voyez Pl. II. fig. Q. de la Reliûre. On dit faire les noms.