L’Encyclopédie/1re édition/AMPHORE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 378).
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AMPHORE, amphora, dans l’Ecriture, se prend souvent dans un sens appellatif, pour une cruche ou un vase à mettre des liqueurs : par exemple, vous rencontrerez un homme qui portera un vase plein d’eau, amphoram aquæ portans. Luc. XXII. 10. Ailleurs il signifie une certaine mesure : ainsi il est dit dans Daniel, qu’on donnoit par jour au dieu Belus six amphores de vin, vini amphoræ sex. c. xv. v. 2. mais l’amphore n’étoit pas une mesure hébraïque.

Amphore, s. f. chez les Grecs & les Romains, étoit un vaisseau de terre servant de mesure aux choses liquides. Voyez Mesure.

Elle est appellée dans Homere ἀμφίφορευς (en place dequoi on a dit aussi par syncope ἄμφορευς) à cause des deux anses qui étoient pratiquées aux deux côtés de ce vaisseau pour le porter plus facilement ; c’est la même chose que quadrantal. V. Quadrantal.

L’amphore étoit la vingtieme partie du culeus, & contenoit 88 septiers, qui pouvoient faire à peu près 36 pintes de Paris. Suétone parle d’un certain homme qui briguoit la questure, qui but une amphore de vin à un seul repas avec l’Empereur Tibere.

Le P. Calmet prétend que l’amphore romaine contenoit deux urnes ou 48 septiers romains, ou quatre-vingts livres de douze onces chacune ; & que l’amphore attique contenoit trois urnes ou cent-vingt livres aussi de douze onces, qui n’en font que quatre-vingts-dix des nôtres, poids de marc.

Amphore se disoit aussi d’une mesure de choses seches, laquelle contenoit trois boisseaux, &c. On en conservoit le modele au Capitole, pour empêcher le faux mesurage ; elle étoit d’un pied cubique.

Amphore se dit chez les Vénitiens d’une mesure de liquides, beaucoup plus grande que l’amphore Greque ou Romaine. Elle contient quatre bigots, soixante-seize mustachio, ou deux bottes ou muids. (G)