L’Encyclopédie/1re édition/ANASTROPHE

La bibliothèque libre.
Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 408).

ANASTROPHE, s. f. (Gramm.) ἀναστροφὴ, de ἀνὰ, qui répond à per, in, inter des Latins, & du verbe στρέφω, verto. Quintilien, au chap. v. du I. liv. de ses Inst. or. dit que l’anastrophe est un vice de construction dans lequel on tombe par des inversions contre l’usage, vitium inversionis. On en donne pour exemple ces endroits de Virgile, Saxa per & scopulos. III. Géor. v. 276. & encore

. . . . . Furit immissis Vulcanus habenis,

Transtra per & remos. Æn. V. v. 662. & au I. L. v. 12. Italiam contra. On voit par ces exemples que l’anastrophe n’est pas toûjours un vice, & qu’elle peut aussi passer pour une figure par laquelle un mot qui régulierement est mis devant un autre, per saxa, per transtra, contra Italiam, versus Italiam, &c. est mis après. Saxa per, &c. (F)