L’Encyclopédie/1re édition/ARETHUSE

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 636).
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* ARETHUSE, s. f. (Myth.) fontaine de la presqu’ile d’Ortygie. On dit qu’Arethuse, avant que d’être fontaine, étoit une des compagnes de Diane ; qu’un jour qu’elle se baignoit dans un ruisseau, elle fut apperçûe par Alphée ; que se sentant vivement poursuivie par le fleuve amoureux, elle implora le secours de Diane, qui la métamorphosa en fontaine ; mais qu’Alphée ayant reconnu son amante sous ce déguisement, ne s’en unit que plus intimement avec elle, en mêlant ses ondes aux siennes. On lit dans Ciceron que l’Arethuse eût été de son tems entierement couverte des flots de la mer, sans une digue & une levée de pierre qui l’en séparoit. Pline & plusieurs des anciens paroissent avoir crû que l’Alphée continuant son cours sous la mer, venoit reparoître en Sicile ; & que ce qu’on jettoit dans ce fleuve en Arcadie, se retrouvoit dans la riviere d’Ortygie : mais Strabon ne donne pas dans cette tradition ridicule ; il traite de mensonge la coupe perdue dans l’Alphée, & retrouvée dans la Sicile, & ne balance pas à dire que l’Alphée se perd dans la mer comme les autres fleuves. Pline débitoit encore une autre fable sur les eaux de l’Arethuse, c’est qu’elles avoient une odeur de fumier dans le tems des jeux olympiques qui se célébroient en Grece, sous les murs d’Olympe où passoit l’Alphée, dans lequel on jettoit le fumier des victimes, & celui des chevaux qui servoient dans les courses.

* Arethuse, ville de Syrie, entre Emesse & Epiphanie. On dit que c’est aujourd’hui Fornacusa.

Arethuse, ville de Macédoine, que quelques-uns appellent Tadino, & d’autres Rendina. Elle est sur le bord du golfe que nous appellons di Comtessa, & que les anciens nommoient Strymonium.

Arethuse, lac dans l’Arménie majeure, près de la source du Tigre, non loin des monts Gordiens, que quelques auteurs appellent Gibel-Noé.