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L’Encyclopédie/1re édition/AVENT

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 868).
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AVENT, s. m. (Hist. eccl.) tems consacré par l’église, pour se préparer à célébrer dignement la fête de l’avenement ou de la naissance de Jesus-Christ, & qui précede immédiatement cette fête. V. Noel.

Ce tems dure quatre semaines, & commence le dimanche même qui tombe le jour de saint André, si le dimanche se rencontre avec cette fête, ou le dimanche, soit avant soit après, qui en est le plus proche, c’est-à-dire, le dimanche qui tombe entre le 27 de Novembre & le 3 de Décembre inclusivement. Tel est l’usage présent de l’église, mais il n’a pas toûjours été de même : le rit Ambrosien marque six semaines pour l’avent & le sacramentaire de saint Grégoire en compte cinq : les capitulaires de Charlemagne portent qu’on faisoit un carême de 40 jours avant Noël, c’est ce qui est appellé dans quelques anciens auteurs le carême de la saint Martin : cette abstinence avoit d’abord été instituée pour trois jours par semaine ; savoir, le lundi, le mercredi, & le vendredi, par le premier concile de Mâcon, tenu en 581 ; depuis la piété des fideles l’avoit étendue à tous les autres jours : mais elle n’étoit pas constamment observée dans toutes les églises, ni si régulierement par les laïques que par les clercs. Chez les Grecs l’usage n’étoit pas plus uniforme, les uns commençant le jeûne de l’avent dès le 15 de Novembre, d’autres le 6 de Décembre & d’autres le 20. Dans Constantinople même, l’observation de l’avent dépendoit de la dévotion des particuliers, qui le commençoient tantôt trois, tantôt six semaines, & quelquefois une seulement avant Noël.

En Angleterre les tribunaux de judicature étoient fermés pendant ce tems-là. Le roi Jean fit à ce sujet une déclaration expresse qui portoit défense de vaquer aux affaires du barreau dans le cours de l’avent : In adventu Domini nulla assisa capi debet ; & même encore à présent, il est défendu de marier pendant l’avent sans dispense. Voyez Mariage.

Une autre singularité à observer, par rapport à l’avent, c’est que contre l’usage établi aujourd’hui d’appeller la premiere semaine de l’avent celle par laquelle il commence, & qui est la plus éloignée de Noël, on donnoit ce nom à celle qui en est la plus proche, & on comptoit ainsi toutes les autres en rétrogradant, comme on fait avant le carême les dimanches de la septuagésime, sexagésime, quinquagésime, &c. (G)