L’Encyclopédie/1re édition/BALSAMIQUES

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 49).
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* BALSAMIQUES, adj. pris sub. en Medecine ; on donne ce nom à des remedes d’une nature un peu acre & chaude : cette classe comprend les céphaliques, apoplectiques, antiparalytiques, cordiaux, spiritueux, & autres. On met de ce nombre le bois d’aloès, sa résine, sa teinture, son aubier ; le santal citrin, sa teinture concentrée en baume liquide ; l’ambre gris, le liquidambar, le baume blanc, le succin, le benjoin, le stirax calamite, sa résine ; le stirax blanc, le laudanum, sa résine ; les baumes du Pérou, de Copahu, de Tolu ; l’écorce vraie de quinquina, le costus amer, la cascarille, la canelle, le girofle, la graine de paradis, les cubebes, le macis, la noix muscade, la sarriette, le thym, la rue, le serpolet, la lavande, le nard celtique, l’origan, le dictamne de Crete, la marjolaine, la mélisse, la molucque, la camomille Romaine, le marum de Syrie, le basilic, l’aurone, le stœchas, le spicanar, le jonc odorant, les feuilles de laurier & de myrte, & toutes les huiles de ces simples obtenues par la distillation. Entre ces compositions, Hoffman compte les baumes apoplectiques de Crollius, de Sherzerus, de Zeller, son baume liquide de vie, l’esprit de baume du Pérou, les esprits de succin & de mastic, l’eau apoplectique de Sennert, l’eau d’Anhalt, l’essence d’ambre, les esprits volatils huileux, faits en aromatisant ces esprits avec les huiles de canelle, de macis & de cedre.

Ces remedes augmentent la chaleur dans les solides, & donnent de la volatilité aux fluides, conséquemment hâtent le mouvement progressif du sang, divisent les humeurs, résolvent les obstructions, & entretiennent la transpiration.

On peut les employer dans les maladies de la tête, des nerfs, de l’estomac, & du cœur ; à condition que les corps ne seront pas pleins de sang & d’humeur, que le ventre sera libre, & qu’il n’y aura ni grande jeunesse, ni tempérament sensible & porté à la colere.