L’Encyclopédie/1re édition/BANANIER

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* BANANIER, s. m. musa, (Hist. nat. bot.) Voici ses caracteres. Sa racine pousse des jets, sa tige meurt après avoir donné son fruit. Elle ressemble à un roseau ; elle n’a point de branches : mais elle jette de grandes feuilles, d’abord roulées comme au cannacorus, mais se développant dans la suite, & formant une espece de couronne à son sommet. Les fleurs & les fruits sont en grappes, & enfermés dans une gaîne comme au palmier. Les fleurs ont plusieurs pétales irréguliers & portés sur le sommet de l’ovaire. L’ovaire ressemble à celui du concombre ; il est charnu, partagé en trois loges, bon à manger, rempli de semences, & garni d’un long tuyau dont l’extrémité est arrondie. Boerhaave en distingue deux especes.

Le fruit de cet arbre est délicat ; on dit qu’il ne fait jamais de mal en quelque quantité qu’on en mange. Alpin nous assûre cependant qu’il se digere difficilement ; c’est la nourriture journaliere des Indiens. Ses feuilles sont si grandes, qu’elles peuvent servir de vêtement. La racine écrasée & bouillie dans du lait, est bonne pour abattre les vertiges ; son eau mêlée avec du sucre appaise la chaleur brûlante des reins ; la décoction du fruit adoucit la toux causée par des humeurs chaudes & acres. On s’en sert dans les inflammations de la plevre, du poumon, & des reins ; enfin elle excite la semence, & provoque l’urine. (N)