L’Encyclopédie/1re édition/BAU, BAUX, BARROTS

La bibliothèque libre.
Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 161).
◄  BATZEN
BAVAROIS  ►

BAU, BAUX, BARROTS, c’est, en Marine ou construction de vaisseaux, une solive qui est mise avec plusieurs autres semblables par la largeur ou par le travers du vaisseau, d’un flanc à l’autre, pour affermir les bordages & soûtenir les tillacs. Voyez Pl. V. fig. 1. dans la coupe transversale d’un vaisseau, les baux no 69 & 119, & dans la Planc. IV. fig. 1. dans la coupe longitudinale d’un vaisseau sous les no 119 & 69, la situation de ces baux & leur nombre.

Le bout de chaque bau porte sur des pieces de charpente appellées courbâtons ou courbes, qui sont d’une figure triangulaire, & qui entretiennent les baux ou barrots avec les vaigres, voyez dans la Pl. V. fig. 1. les courbâtons no 70, & les vaigres no 32 ; & dans la Planche IV. fig. 1. no 70 les courbes ou courbâtons du premier pont.

De part & d’autre des écoutilles il y a des barotins ou demi-baux, qui se terminent aux hiloires, & qui sont soûtenus par des arcboutans ou pieces de bois mises de travers entre deux baux. Voyez Planche IV. fig. 1. no 73, les arcboutans du premier pont, & n° 77 les hiloires du premier pont.

Il faut remarquer qu’on ne se sert ordinairement du mot bau, que pour le premier pont, & de celui de barrot pour les autres ponts. Voyez Barrot.

Pour donner l’épaisseur & la largeur aux baux du premier pont, la plûpart des constructeurs mettent un pouce & la huitieme partie d’un pouce pour chaque dix piés de la longueur du vaisseau, prise de l’étrave à l’étambord, chaque dix piés de long leur donne un pouce de tonture. Il y a aussi plusieurs constructeurs qui ont pour regle de donner aux baux l’épaisseur de l’étrave prise en-dedans.

Il y a d’autres charpentiers qui proportionnent les baux par la largeur du vaisseau. Ils donnent à ceux du premier pont, par chaque cinq piés de largeur, deux pouces d’épaisseur de haut en-bas : mais ils leur donnent un peu plus de largeur si le bois le permet ; & comme ceux qui sont à l’avant & à l’arriere n’ont pas tant de largeur que les autres, on peut les tenir un peu moins épais si l’on veut. Ces mêmes charpentiers veulent qu’on leur donne six à sept pouces de rondeur, & qu’on fasse le faux pont sur ce même modele ; ils veulent que les baux ou barrots du haut pont soient un tiers moins larges & moins épais que ces premiers, mais ils leur donnent un peu plus de rondeur ; ils posent les baux à trois ou quatre piés l’un de l’autre, hormis ceux qui sont aux côtés des écoutilles des vaisseaux marchands, qui chargent toutes sortes de marchandises & de gros balots ; ceux-là se posent à sept piés de distance l’un de l’autre.

Les bouts des baux surmontent de cinq pouces ou cinq pouces & demi les serre-banquieres, & sont assemblés à queue d’aronde. Voyez la Planche V. fig. 1. au no 68 & 69, le bau & le serre-banquiere du premier pont.

Au devant & au derriere des baux de dale & de lof, on pose des courbes à l’équerre, & il y en a une autre au-dessus du bau de dale, qui est posée le long de la serre-gouttiere & le long de la barre d’arcasse. La serre-gouttiere fente dans le jarlot qu’on fait dans cette courbe.

Maitre bau, (Marine.) c’est celui qui étant le plus long des baux, donne par sa longueur la plus grande largeur au vaisseau ; il est posé à l’embelle ou au gros du vaisseau, sur le premier gabarit.

Faux bau, (Marine.) ce sont des pieces de bois pareilles aux baux, qui sont mises de six piés en six piés, sous le premier tillac des grands vaisseaux, pour fortifier le fond du bâtiment & former le faux pont. Voyez la Pl. V. fig. prem. les faux-baux cotés 38, & dans la Pl. IV. fig. prem. sous la même cote 38.

On pose le plus souvent les faux-baux à trois piés & demi au-dessous des baux du premier pont, c’est-à-dire dans un vaisseau de 134 piés, pris de l’étrave à l’étambord ; & par conséquent de 13 piés ou 13 piés de creux depuis le premier pont, & l’on suit à peu près cette proportion dans de plus grands vaisseaux. C’est sur ces faux-baux qu’on fait souvent un faux pont, dans lequel on pratique un retranchement derriere le grand mât, où le faux pont a le plus de hauteur ; les soldats y couchent.

Bau de dale, (Marine.) c’est celui qui est le dernier vers l’arriere.

Bau de Lof, c’est celui qui est le dernier vers l’avant sur l’extrémité. (Z)