L’Encyclopédie/1re édition/BONNETTE

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BONNETTE, terme de Fortification, est une espece d’angle saillant que l’on construit dans un siége au pié du glacis. Cet ouvrage s’appelle plus communément fleche. Voyez Fleche. (Q)

Bonnette, s. f. (Marine.) ce sont de petites voiles dont on se sert lorsqu’il y a peu de vent ; on les ajoûte aux autres voiles du vaisseau pour les aggrandir, ou on les met en particulier pour avoir plus grand nombre de voiles.

Bonnettes maillées. Ces bonnettes servent à allonger les basses voiles pour aller plus vîte quand il fait beau tems : on les attache à des mailles, c’est-à-dire, à des œillets qui sont près de la ralingue, après quoi on amarre les écoutes aux points des bonnettes.

Secondes bonnettes maillées. On les lace encore aux bonnettes maillées par-dessous. Ce sont les Hollandois qui se servent de secondes bonnettes.

Bonnettes maillées des huniers.

Bonnettes en étui, misene en étui, coutelas. Ce sont de petites voiles qui ont la figure d’un étui, & qui se mettent par le bout le plus étroit à chaque extrémité des vergues, sur des pieces de bois qu’on nomme boute-hors ; ainsi elles regnent le long des côtés des deux basses voiles & des huniers. On ne met les bonnettes en étui que lorsque la mer est unie, & le vent pas trop frais.

Lacer la bonnette, c’est l’amarrer sous la voile avec des éguillettes qui la lacent dans les œillets.

Délacer, déranger, démailler la bonnette, c’est la détacher de la voile où elle étoit attachée.

Bonnette lardée, (Marine.) larder la bonnette ; c’est une pratique des calfateurs : quand un vaisseau a une voie d’eau, & qu’ils ne connoissent point l’endroit où elle est, pour la trouver ils lardent une bonnette avec de l’étoupe, qu’on pique sur la voile avec du fil à voile, & après avoir mouillé la bonnette, ils jettent de la cendre ou de la poussiere sur ces bouts de fil de caret & d’étoupe, afin de leur donner un peu de poids pour faire enfoncer la bonnette dans l’eau : en cet état ils la descendent dans la mer, & la promenent à stribord & à bas-bord de la quille, jusqu’à ce qu’elle se trouve opposée à l’ouverture qui est dans le bordage, & qui forme la voie d’eau ; car alors l’eau qui court pour y entrer pousse la bonnette contre le trou ; ce qui se connoît par une espece de gasouillement ou de frémissement que font la bonnette & la voie d’eau. Les matelots pour exprimer ce bruit ou gasouillement, disent que la bonnette supe. (Z)