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L’Encyclopédie/1re édition/BONZES

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 329-330).
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BONZES, Hist. mod.) philosophes & ministres de la religion chez les Japonois. Ils ont des universités où ils enseignent les sciences & les mysteres de leur secte ; & si l’on en croit un Jésuite, auteur de l’histoire de l’Eglise du Japon, ils ont disputé avec autant de force que de subtilité contre nos plus savans missionnaires. Les auteurs sont fort partagés sur ce qui concerne leurs mœurs ; les uns nous dépeignent les bonzes comme des cyniques abandonnés aux plus infames desordres ; d’autres au contraire assûrent qu’ils gardent la continence, vivent en commun, & qu’il y a des couvens de filles de leur ordre. Ils reconnoissent pour leur chef un certain Combadaxi, qui leur enseigna les premiers principes des arts & des sciences, & dont ils attendent la venue dans des millions d’années ; car, à les en croire, il n’est point mort, & n’a fait que disparoître de dessus la terre. On donne aussi le nom de bonzes aux prêtres de plusieurs autres peuples des Indes orientales. (G)

* Un empereur de la famille des Tangs fit détruire une infinité de monasteres de bonzes, sur un principe qu’il tenoit de ses ancêtres : c’est que s’il y avoit un homme qui ne labourât point, ou une femme qui ne s’occupât point, il falloit que quelqu’un souffrît le froid & la faim dans l’empire. Voyez l’Esp. des lois, tome II.