L’Encyclopédie/1re édition/CADET

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 515-516).
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CADET, s. m. (terme de relation.) est synonyme à puîné, & se dit de tous les garçons nés depuis l’aîné.

Dans la coûtume de Paris, les cadets des familles bourgeoises partagent également avec leurs aînés. Dans d’autres coûtumes les aînés ont tout ou presque tout. En Espagne, l’usage dans les grandes familles est qu’un des cadets prenne le nom de sa mere. (H)

Cadet, (Art militaire.) un officier est dit le cadet d’un autre de même fonction que lui, lorsque sa commission est plus nouvelle ; il n’importe qu’il soit plus âgé ou qu’il eût beaucoup plus de service dans un autre grade.

Cadets, se dit aussi, dans l’Art militaire, de plusieurs compagnies de jeunes gentilshommes que Loüis XIV. avoit créés en 1682, pour leur faire donner toutes les instructions nécessaires à un homme de guerre. Le roi payoit pour chaque compagnie un maître de mathématique, un maître à dessiner, un maître de langue Allemande, un maître à danser, & deux maîtres d’armes.

Cet établissement dura dix ans dans sa vigueur : mais les grandes guerres que le roi eut sur les bras après la ligue d’Ausbourg, l’obligerent à retrancher les dépenses qui n’étoient pas absolument nécessaires, & l’on pensa à se décharger de celles qui se faisoient pour les cadets. On avoit déjà commencé à ne pas admettre gratuitement ceux qui se présentoient. Il falloit cautionner pour eux cinquante écus de pension, & ils étoient obligés d’aller prendre leurs lettres à la cour. Ces frais en rebuterent beaucoup, & altérerent même l’établissement, en ce que plusieurs qui n’étoient pas gentilshommes étoient reçûs à ces conditions, pourvû qu’ils fussent de bonne famille & vivant noblement. Enfin, après 1692 on cessa de faire des recrues, & peu à peu dans l’espace de deux ans ces compagnies furent anéanties.

Le Roi a rétabli plusieurs compagnies de cadets en 1726, mais elles ont été réformées lors de la guerre de 1733.

Cadets d’Artillerie, sont de jeunes gens de famille, que le grand-maître reçoit pour les faire instruire dans les écoles d’Artillerie, & les mettre par-là en état de se rendre capables de devenir officiers. Voyez Écoles d’Artillerie.

On appelle encore cadets, dans les troupes, de jeunes gentilshommes qui font un service comme les cavaliers & soldats, en attendant qu’ils ayent pû obtenir le grade d’officier. (Q)