L’Encyclopédie/1re édition/CALQUER

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 565).
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CALQUER, (Peinture. Dessein.) maniere de dessiner, ou transporter un dessein d’un corps sur un autre.

Lorsqu’on veut calquer quelque dessein que ce soit, on en frotte le revers avec un crayon ou une pierre tendre de couleur quelconque, mais différente de celle du papier, ou autre matiere sur laquelle on veut transporter le dessein ; on applique le côté frotté de crayon sur le papier ou autre matiere où l’on veut porter le dessein, en l’y assujettissant d’une main, tandis que de l’autre on passe avec une pointe de fer émoussée sur chaque trait du dessein ; alors il s’imprime sur le papier placé dessous au moyen de la couleur, dont le dessein est frotté sur son revers. Si l’on vouloit ne pas colorier le revers du dessein, on prépare avec cette même couleur un papier, qu’on place entre le dessein & le corps sur lequel on veut le porter, & l’on opere ainsi qu’il vient d’être dit. Lorsqu’un dessein est sur du papier assez mince pour qu’on en puisse voir les contours au-travers du jour, on assujettit dessus celui sur lequel on veut reporter ce dessein ; ensuite on les pose contre une vitre de chambre, ou contre une glace exposée au jour, ou bien on les applique sur une table où l’on a fait une ouverture ; on pose une lumiere dessous la table, & par l’une ou l’autre de ces manieres, on distingue tous les traits du dessein que l’on veut avoir promptement & exactement, & qu’on trace avec du crayon sur le papier qui se trouve dessus. Lorsqu’on veut avoir le dessein en sens contraire, au lieu de placer le papier sur le dessein même, on le place sur son revers, & l’on suit les traits comme on les voit. La pointe à calquer A fait ordinairement partie du porte-crayon brisé, représenté fig. 24. Plan. II. de la Gravure. (R)