L’Encyclopédie/1re édition/CONFESSEUR

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CONFESSEUR, s. m. (Hist. ecclés. & Théolog.) Chrétien qui a professé hautement & publiquement la foi de Jesus-Christ, qui a enduré des tourmens pour la défendre, jusqu’à la mort exclusivement, & qui étoit disposé à la souffrir.

On donne à un saint le nom de confesseur, pour le distinguer des apôtres, des évangélistes, des martyrs, &c. Voyez Saint, Martyr.

On trouve souvent dans l’histoire ecclésiastique le mot confesseur, pour signifier un martyr. On a donné dans la suite ce nom à ceux qui, après avoir été tourmentés par les tyrans, ont vécu & sont morts en paix. Enfin on a appellé confesseurs ceux qui, après avoir bien vécu, sont morts en opinion de sainteté.

On n’appelloit point, dit S. Cyprien, du nom de confesseur, celui qui se présentoit de lui-même au martyre & sans être cité, mais on le nommoit professeur. Si quelqu’un par la crainte de manquer de courage & de renoncer à la foi, abandonnoit son bien, son pays, &c. & s’exiloit lui-même volontairement, on l’appelloit extorris, exilé.

Confesseur est aussi un prêtre séculier ou religieux, qui a pouvoir d’oüir les pécheurs dans le sacrement de pénitence, & de leur donner l’absolution.

L’Église l’appelle en Latin confessarius, pour le distinguer de confessor, nom consacré aux saints. Les confesseurs des rois de France, si on en excepte l’illustre M. l’abbé Fleury, ont été constamment Jésuites depuis Henri IV. Avant lui, les Dominicains & les Cordeliers étoient presque toûjours confesseurs des rois de France. Les confesseurs de la maison d’Autriche ont aussi été pour l’ordinaire des Dominicains & des Cordeliers ; les derniers empereurs ont jugé à propos de prendre des Jésuites. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)