L’Encyclopédie/1re édition/CORYCOMACHIE ou CORYCOBOLIE

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* CORYCOMACHIE ou CORYCOBOLIE, s. f. (Hist. anc.) c’étoit, selon M. Burette, la quatrieme espece de sphéristique greque : elle consistoit à suspendre au plancher d’une salle, par le moyen d’une corde, une espece de sac que l’on remplissoit de farine ou de graine de figuier pour les gens foibles, & de sable pour les robustes, & qui descendoit jusqu’à la ceinture de ceux qui s’exerçoient. Ils prenoient ce sac à deux mains, & le portoient aussi loin que la corde pouvoit s’étendre ; après quoi lâchant le sac ils le suivoient ; & lorsqu’il revenoit vers eux, ils se reculoient pour céder à la violence du choc ; puis le reprenant encore à deux mains au moment où il étoit sur le point de descendre, ils le repoussoient en-avant de toute leur force, & tâchoient ensuite, malgré l’impétuosité qui le ramenoit, de l’arrêter, soit en opposant leurs mains, soit en présentant leur poitrine, les mains étendues ou croisées derriere le dos ; ensorte que pour peu qu’ils négligeassent de se tenir fermes, l’effort du sac qui revenoit leur faisoit lâcher pié, & les contraignoit de reculer. Les medecins ordonnoient cette espece d’exercice, comme très-capable de fortifier les parties qui y étoient principalement employées. Mém. de l’acad. des inscript. tome I. page 168. Après tant de précautions qu’on voit que les anciens prenoient pour augmenter les forces, conserver la santé, & prévenir les maladies, il resteroit à savoir s’ils étoient en général plus vigoureux que nous, s’ils vivoient plus long-tems, s’ils se portoient mieux, s’ils avoient moins de maladies, ou si on les en guérissoit plus facilement.