L’Encyclopédie/1re édition/CROSSE

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CROSSE, s. f. (Hist. ecclés.) bâton pastoral que portent les archevêques, évêques, & les abbés réguliers, ou qu’on porte devant eux dans les cérémonies.

Il y a beaucoup d’apparence que la crosse dans son origine n’étoit qu’un bâton pour s’appuyer, dont on a fait depuis une marque de distinction. Il n’en est point parlé dans l’histoire des premiers siecles de l’Église ; nous lisons seulement dans le concile de Troyes de l’an 867, que les évêques de la province de Rheims qui avoient été consacrés pendant l’absence de l’archevêque Ebbon, reçurent de lui, après qu’il eut été rétabli, l’anneau & le bâton pastoral, suivant l’usage de l’Église de France : ce qui prouve que cette marque de la dignité épiscopale y étoit connue avant cette époque. En 885 dans le concile de Nîmes, on rompit la crosse d’un prétendu archevêque de Narbonne nommé Selva. Balsamon dit qu’il n’y avoit que les patriarches en Orient qui la portassent.

On donne cette crosse à l’évêque dans l’ordination, selon S. Isidore de Séville, pour marquer qu’il a droit de corriger & qu’il doit soûtenir les foibles. L’auteur de la vie de S. Césaire d’Arles, parle du clerc qui portoit sa crosse ; & celui qui a écrit la vie de S. Burchard évêque de Wurtsbourg, le loue de ce que sa crosse n’étoit que de bois. Les abbés réguliers portent aussi la crosse quand ils officient. Il n’en est pas de même des abbés commendataires, qui ne peuvent qu’en faire graver ou peindre la figure sur leurs armoiries. Thomass. Discipl. ecclés. part. IV. liv. I. ch. xxxjx. (G)

Crosse d’une ancre, (Marine.) voyez Croisée.

Crosse, (Epinglier.) n’est autre chose, chez les Epingliers, que la traverse de la chausse qui passe dans ses deux anneaux, & sous laquelle on place les tronçons pour les contenir & les couper plus facilement. Voyez q, fig. 19. & n. fig. 20. Pl. I. de l’Epinglier.

Crosse, terme de Riviere ; piece de bois servant au gouvernail d’un bateau foncet.