L’Encyclopédie/1re édition/CURSEUR

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CURSEUR, s. m. (Geom.) se dit d’une petite regle ou lame, ou pointe de cuivre ou d’autre matiere, qui glisse dans une fente ou coulisse pratiquée au milieu d’une autre lame ou regle, sur laquelle le curseur est toûjours à angles droits. Ainsi on appelle curseur une pointe à vis, qui s’enchâsse dans le compas à coulisse, & qu’on peut faire glisser à volonté le long du compas pour tracer de grands ou de petits cercles suivant le besoin. Voyez Compas à coulisse. (E)

Curseurs apostoliques, (Hist. ecclés.) officiers de la cour de Rome, qui représentent les anciens curseurs dont l’histoire ecclésiastique fait mention, & qui du tems des persécutions portoient les lettres des évêques pour avertir les fideles de se trouver aux assemblées. Les curseurs apostoliques ont la fonction d’avertir les cardinaux, les ambassadeurs, & les princes du throne de se trouver aux consistoires, aux cavalcades, aux chapelles papales, selon la volonté du pape dont ils prennent les ordres qu’ils vont ensuite annoncer à qui il appartient, portant une robe violette & à la main un bâton d’épine. Chaque cardinal est obligé de leur donner audience sur le champ, debout & découvert ; & les curseurs mettant un genou en terre, s’acquittent de leur message avec les formules accoûtumées ; mais ils ne s’agenouillent pas devant les ambassadeurs ni devant les princes du throne. Ils intiment aussi les obseques d’un cardinal à tout le sacré collége & aux quatre ordres mendians. Les héritiers du cardinal leur donnent dix ducats, di camera, vingt-quatre livres de cire, & huit ducats di moneta. Chaque nouveau cardinal leur doit dix ducats di camera. Dans les cavalcades du pape ils accompagnent sa litiere, montés sur des mules, revêtus de leur robe violette, & portant une masse d’argent. Ils sont au nombre de dix-neuf, dont l’un exerce pendant trois mois l’office de maître des curseurs, & c’est à lui seul que sont adressées toutes les commissions signées par le pape ou par le préfet de la justice. Deux de ces curseurs sont obligés d’aller tous les jours au palais prendre les ordres du souverain pontife. Piazza, de la cour de Rome, trait. II. chap. xvj. (G)