L’Encyclopédie/1re édition/DESENFLURE

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DESENFLURE, s. f. (Med.) ce mot n’est pas trop d’usage, mais on ne sauroit s’en passer, il faut l’adopter nécessairement.

La desenflure est une diminution ou cessation d’enflure. Toutes les fois que quelque partie du corps humain, après être devenue plus grosse que dans l’état naturel, se trouve réduite à un moindre volume, ou même à sa grosseur naturelle, cet état s’appelle en Medecine desenflure, en latin detumescentia.

Elle arrive, 1o . par l’évacuation naturelle ou artificielle de l’humeur morbifique qui se portoit sur la partie : 2o . par metastase sur une autre partie : 3o . par son écoulement dans quelqu’autre réservoir : 4o . par la diminution de l’écoulement de l’humeur morbifique.

Le prognostic differe, 1o . selon la partie attaquée, les mains, les piés, la tête, le visage, le ventre, qui viennent à se desenfler : 2o . suivant la maladie dans laquelle arrive la desenflure, comme maladie aiguë, chronique, fievre, inflammation, petite vérole, érésipele, goutte, hydropisie, blessure, ulcere, tumeur, abcès : 3o . enfin, suivant la cause bonne ou mauvaise qui produit le desenflement.

On conçoit bien que si c’est d’une bonne cause qu’il procede, il faut l’aider dans son opération ; mais si la desenflure arrive par un fâcheux dépôt de l’humeur étrangere sur d’autres parties plus nécessaires à la vie ; si elle vient du manque de forces, le malade est en grand danger, & l’on n’a d’autres ressources que de ranimer les forces, & révivifier la partie. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.