L’Encyclopédie/1re édition/DOUBLURE

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DOUBLURE, s. f. (Orfévr.) défaut qui provient de la fonte & du mal forgé des métaux : de la fonte, parce que lorsque l’on coule l’or & l’argent, il arrive souvent qu’ils bouillonnent, & produisent des concavités que le marteau applatit, & dont on ne s’apperçoit souvent qu’au fini de l’ouvrage, parce qu’alors une des deux épaisseurs se trouvant usée par le travail, dont elle aura plus souffert que l’autre, se détache, & découvre des saletés renfermées entre deux.

Du mal forgé, parce qu’un ouvrier mal-adroit replie souvent avec son marteau une partie de la matiere sur elle-même, & continue de la forger jusqu’à ce que ses pieces soient d’épaisseur, sans y faire attention.

Il est aisé de remarquer celles qui viennent de la fonte ou de la mal-adresse de l’ouvrier ; les premieres renferment toûjours des saletés, comme des sels ou des terres ; & les secondes présentent un champ lice.

Doublure, (Orfév.) se dit de l’or ou de l’argent qui revêt intérieurement les tabatieres d’écaille, de vernis ou autres, dont le dessus n’est pas du même métal. La doublure differe de la gorge, en ce que celle-ci ne revêt que les fermetures des tabatieres, & que la doublure les revêt entierement ; ensorte que ce n’est proprement qu’une batte & des fonds ajoûtés à une gorge. Voyez Gorge.