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L’Encyclopédie/1re édition/EMPETRUM

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EMPETRUM, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur sans pétales, composée de plusieurs étamines, & stérile. Les fruits naissent sur d’autres parties de la plante ; ils ressemblent à des baies, & renferment deux ou trois semences osseuses & cartilagineuses. Tournefort, inst. rei herb. Voy. Plante. (I)

Empetrum, (Jard.) bruyere à fruit ou camarigne, est un petit arbrisseau qui croît naturellement en Europe, & que l’on confond pour l’ordinaire avec les autres bruyeres, dont il ne differe que par son fruit. On ne connoît que deux especes de cet arbrisseau.

I. La bruyere à fruit noir. Cet arbrisseau s’étend beaucoup plus qu’il ne s’éleve. Il pousse du pié plusieurs tiges d’une écorce roussâtre, qui rampent par terre & s’étendent au loin. Sa feuille a beaucoup de ressemblance avec celle de la bruyere commune. Ses fleurs qui paroissent au mois de Juillet & qui dure jusqu’à la fin d’Août, n’ont nulle belle apparence ; elles sont d’une couleur herbeuse, blanchâtre, & elles viennent en bouquet au bout des branches. Les fruits qui en proviennent sont des baies rondes & noires, pleines de suc, dont les coqs de bruyere se nourrissent par préférence ; ensorte que par-tout où il y a de cet arbrisseau, on peut s’assûrer d’y trouver des oiseaux de cette espece. Les terres mousseuses, stériles, & humides, sont celles où cet arbrisseau se plaît le mieux. Il est si robuste, qu’on le trouve communément sur les plus hautes montagnes de Suede, où M. Linnæus a observé qu’aux environs de la mine de cuivre de Falhun, presqu’aucune autre plante n’y peut croître que cet arbrisseau, à cause des vapeurs sulphureuses de la mine, qui sont très-nuisibles aux végétaux. Pour multiplier cet arbrisseau, il faut en semer les baies peu de tems après leur maturité, dans une place à l’ombre & dans une terre humide ; mais les plants ne leveront qu’au printems de la seconde année : ils seront cependant en état d’être transplantés dès l’automne suivante.

II. La bruyere à fruit blanc, ou la camarigne. Cet arbrisseau s’éleve au plus à deux piés. Il pousse plusieurs tiges droites, menues, & dont l’écorce est brune. Ses feuilles fort ressemblantes à celles des autres bruyeres, sont disposées trois à trois le long des branches. Ses fleurs placées au bout des rameaux comme celles du précédent arbrisseau, n’ont pas meilleure apparence ; mais elles produisent de fort jolis fruits : ce sont des baies perlées, transparentes & d’un goût acide qui plaît beaucoup au menu peuple. L’automne est le tems de la maturité de ce fruit en Portugal, où cet arbrisseau est commun. Les circonstances pour sa multiplication, sont les mêmes que pour le précédent, si ce n’est qu’il faut moins d’ombre & d’humidité pour la camarigne, qui se plaît au contraire dans un terrein sablonneux. (c)