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L’Encyclopédie/1re édition/EPI

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EPI, s. m. (Bot.) c’est dans une plante l’endroit où se forme le fruit ou la fleur, quand elle est montée. Il y a beaucoup de plantes à épi.

Epi d’eau, potamogeton, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur faite en forme de croix, composée de quatre pétales sans calice. Le pistil produit quatre semences, qui sont ordinairement oblongues & rassemblées en grouppe. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Epi de la Vierge, spica Virginis, (Astronom.) est une étoile de la premiere grandeur, qui est dans la constellation de la Vierge. Voyez Vierge.

On trouvera aux mots Ascension, Déclinaison, Longitude, Latitude, &c. la position de cette étoile. (O)

Epis, (Hydraul.) sont les bouts ou extrémités d’une digue construite en maçonnerie, ou avec des coffres de charpente remplis de pierres. (K)

Epis de Fascinage, (Hydraul.) sont des extrémités d’une digue, construite d’un tissu de fascinage piqueté, tuné, & garni d’une couche de gravier ; on les place sur les bords d’une riviere, pour contraindre le courant d’aller d’un certain côté pour soûtenir les eaux, & pour empêcher les dégradations des rivieres. (K)

Epi ou Mollette, termes synonymes, (Man. & Maréch.) L’épi est, selon quelques personnes, un assemblage de poils frisés, qui placés sur un poil couché & abattu, forme une marque approchante de la figure d’un épi de blé. Je préférerois l’idée de ceux qui ne l’envisagent que comme un retour ou un rebroussement du poil, provenant de la configuration des pores.

On peut diviser les épis en ordinaires & en extraordinaires.

Les épis ordinaires seront ceux qui se trouvent indistinctement & indifféremment sur tous les chevaux ; tandis que nous entendons par épis extraordinaires, ceux qui ne se rencontrent que sur quelques-uns d’eux.

Il n’est pas étonnant que dans des tems de ténenebres & d’obscurité, la superstition ait pû ériger en maximes tout ce qu’elle suggere ordinairement à des esprits foibles & crédules ; mais il est singulier que dans un siecle aussi éclairé que le nôtre, on puisse croire encore que les épis placés aux endroits que le cheval peut voir en pliant le cou, doivent dépriser l’animal, & sont incontestablement d’un très-sinistre présage. On ne peut persévérer dans de semblables erreurs, qu’autant que l’on persévere dans son ignorance, & peut-être cette preuve n’est-elle pas la seule de notre constance à fuir toute lumiere. (e)

Epi, en termes de Boutonnier, c’est un ornement de bouillon d’or ou d’argent, formant deux rangs séparés & plusieurs de travers, parfaitement vis-à-vis l’un de l’autre. Chacun de ces derniers est plus élevé à son extrémité extérieure, qu’à celle qui aboutit à la rainure, & ils semblent monter le long d’elle comme la maille monte le long de la tige d’un épi de blé : ressemblance qui a donné le nom d’épi à cet ornement.