L’Encyclopédie/1re édition/ERIGNE ou AIRIGNE

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ERIGNE ou AIRIGNE, s. f. petit instrument de Chirurgie, terminé par un crochet, dont on se sert pour élever & soûtenir des parties qu’on veut disséquer, afin de les couper plus facilement.

Il y a des érignes simples qui n’ont qu’un crochet, & des doubles qui en ont deux.

Cet instrument est composé de deux parties, de la tige, & du manche. La tige est une pyramide d’acier, exactement cylindrique, qui a environ trois pouces de long ; son extrémité postérieure est une mitre qui est ordinairement appuyée sur un manche ; du milieu de la mitre, & du côté postérieur, qui est plane & limé grossierement, il s’éleve une soie quarrée, d’un pouce & demi de haut, qui s’ajuste dans le manche, & y est fixée avec du mastic.

L’extrémité antérieure est une espece d’aiguille recourbée, crochue, & fort pointue : dans l’érigne double, c’est une fourche ou double crochet.

Cet instrument est monté sur un manche d’ébene ou d’ivoire, qui peut avoir six lignes de diametre dans l’endroit le plus large, & trois pouces de longueur ; il est fait à pans, pour présenter plus de surface, & être tenu avec plus de fermeté.

Cet instrument donne la facilité de disséquer, & d’emporter des petites glandes gonflées, qui ont échappé à l’extirpation d’une grosse tumeur ; il est aussi d’usage dans l’opération de l’anevrisme, pour soûlever l’artere, afin d’en faire la ligature, sans y comprendre le nerf & la veine. On peut se servir aussi d’une érigne d’argent, dont la pointe soit mousse dans l’opération de la hernie, pour faire l’incision du sac herniaire, &c. Cet instrument sert plus en Anatomie qu’en Chirurgie ; il convient sur-tout pour soûlever le filet nerveux dans la dissection de ces parties. Voyez les figures 9 & 10, Planche XXVI. (Y)