L’Encyclopédie/1re édition/HEBRE
HEBRE, (Géog. anc.) fleuve de Thrace, qui prend son nom des tournans qu’il a dans son cours, suivant Plutarque le géographe. Il n’y a guere de riviere dont les anciens ayent tant parlé, & dont ils ayent dit si peu de chose. Pline, liv. XXXIII. chap. iij. le nomme entre les rivieres qui rouloient des paillettes d’or : ce fleuve a toûjours eu la réputation d’être très-froid. Virgile (Egl. X. v. 85.) nous en assûre :
Nec si frigoribus mediis, Hebrumque bibamus.
Et Horace enchérissant sur son ami, n’en parle que comme s’il étoit couvert de neige & de glace :
. . . . Hebrusque nivali compede vinctus.
Ep. III. v. 3.
M. Delisle a exactement décrit l’origine & le cours de ce fleuve, qu’on nomme aujourd’hui la Moeriza. Nous nous contenterons de dire ici qu’il a sa source au pié du mont Dervent, traverse la Romanie, passe à Phillippoli, à Andrinople, à Trajanopoli, & se décharge dans l’Archipel, à l’entrée du golfe de Mégarisse, vis-à-vis Samandraki. (D. J.)