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L’Encyclopédie/1re édition/HERMINE

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 171-172).
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HERMINE, s. f. hermellanus, (Hist. nat. Zool.) animal quadrupede, plus grand que la belette, mais de la même forme ; il a environ neuf pouces & demi de longueur, depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue. L’hermine est entierement blanche en hiver, à l’exception du bout de la queue qui est noir ; en été, elle a les mêmes couleurs que la belette, excepté encore le bout de la queue qui reste noir ; le bord des oreilles & les quatre piés qui sont blancs. Dans cette saison, on lui donne le nom de roselet, & bien des gens croient que l’hermine & le roselet sont deux animaux différens : on sait cependant que les hermines du nord sont successivement blanches & brunes dans la même année. Gesner fait mention du même changement de couleur au sujet du roselet des montagnes de Suisse, qui est le même animal que l’hermine qui se trouve en France ; on ne peut pas douter qu’elle ne change en effet de couleur, puisque l’on en voit qui sont en partie brunes & en partie blanches sur la tête, sur le dos, & sur d’autres parties du corps où les poils blancs sont mêlés avec les poils bruns dans le tems de la mue. J’en ai eu une vivante prise en Bourgogne, que j’ai vu changer de couleur dans le mois de Mars ; en quinze jours, elle perdit sa couleur blanche, & devint brune comme la belette.

L’hermine a une très-mauvaise odeur ; à cela près, c’est un joli petit animal ; il a les yeux vifs, la physionomie fine, & les mouvemens si prompts, qu’il n’est pas possible de les suivre de l’œil. La peau de cet animal est précieuse ; tout le monde connoît les fourrures d’hermine : elles sont bien plus belles & d’un blanc plus mâle que celles du lapin blanc ; mais elles jaunissent avec le tems, & même les hermines de ce climat ont toujours une légere teinte de jaune. Ces animaux sont très-communs dans tout le nord, sur-tout en Russie, en Norvege, en Laponie ; ils se nourrissent de petits gris & de rats ; ils sont rares dans les pays tempérés, & ils ne se trouvent point dans les pays chauds. Hist. nat. gen. & part. à l’article de l’Hermine tom. VII. pag. 240. & suivantes. Voyez Quadrupede.

Hermine, (Pelleterie.) La peau de l’hermine est une riche fourrure ; les pelletiers la tavellent ou parsement de mouchetures noires faites avec de la peau d’agneau de Lombardie, pour en relever la blancheur.

On se sert de l’hermine pour fourrer les habillemens d’hiver des dames ; on en fait des manchons, des bonnets, des aumusses, & des fourrures pour les robes de président à mortier.

C’est aussi de peaux d’hermine qu’est doublé le manteau royal des rois de France, & ceux que les princes. & les ducs & pairs portent dans les grandes cérémonies.

Les queues d’hermine s’attachent ordinairement au bas des aumusses des chanoines, où elles forment des especes de pandeloques qui en augmentent la beauté & la valeur.

Hermine, Ordre de, (Hist.) nom d’un ordre de chevalerie institué l’an 1464 par Ferdinand roi de Naples. Le collier étoit d’or d’où pendoit une hermine avec cette divise : Malo mori quam fœdari : J’aime mieux mourir que d’être souillée. Pontanus en fait mention au liv. I. de la guerre de Naples.

Hermine, (Hist.) Ordre de chevalerie, dit de Bretagne, parce qu’il fut institué ou renouvellé par Jean V. surnommé le vaillant, duc de Bretagne, vers l’an 1365. Les chevaliers portoient le collier d’or chargé d’hermine avec cette devise à ma vie.

Hermine, terme de blason, la premiere des deux fourrures qui y sont en usage, la seconde le vair. Voyez Vair.

C’est un champ d’argent semé de petites pointes de sable en forme de triangles.