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L’Encyclopédie/1re édition/HYCCARA

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 359).
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HYCCARA, (Géog. anc.) ancienne ville maritime de Sicile, sur la côte septentrionale : ses ruines s’appellent aujourd’hui Muro di Carini.

Plutarque nous apprend que, l’an 2 de la quatre-vingt-onzieme olympiade, Nicias, général des Athéniens, ruina cette ville où nâquit la fameuse courtisanne Laïs, l’an 4 de la quatre-vingt-neuvieme olympiade : elle avoit donc sept ans lors de la destruction de sa patrie ; à cet âge tendre, elle fut vendue parmi les autres prisonniers, & transportée à Corinthe ; au bout de quelques années, sa beauté lui valut des hommages de toutes parts ; de grands seigneurs, des orateurs illustres & des philosophes sauvages en devinrent éperdument amoureux ; l’on compte au nombre de ses adorateurs, Démosthène, Diogène le cynique, qu’elle souffrit, tout pauvre & mal-propre qu’il étoit, & le philosophe Aristippe, qui étoit la propreté & la politesse même. Elle n’eut pas cependant la gloire de triompher de la continence de Xénocrate, & elle devint à son tour passionnée d’Eubatés, vainqueur aux jeux olympiques ; elle lui fit même promettre qu’il l’épouseroit, mais il trouva moyen d’éluder sa parole ; enfin Laïs s’étant rendue en Thessalie, pour y chercher un autre jeune homme dont elle étoit éprise, les Thessaliennes conçurent tant de jalousie contre cette belle créature, qu’elles s’en défirent cruellement, & l’assommerent dans le temple de Vénus à coups de chaises qu’elles trouverent sous leurs mains ; mais on lui bâtit un tombeau magnifique sur la riviere de Pénée, & le temple où elle mourut, ne fut plus nommé que le temple de Vénus profané, tous ces faits peignent les mœurs d’un tems & d’un pays célebre. (D. J.)