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L’Encyclopédie/1re édition/IMMORTELLE

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 577).

IMMORTELLE, s. m. elychrisum, (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur, composée de plusieurs fleurons découpés en forme d’étoile, portés sur un embrion, & soutenus par un calice écailleux, luisant, & de belle couleur d’or ou d’argent. L’embrion devient dans la suite une semence garnie d’aigrettes. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

L’immortelle, autrement dite bouton d’or ou amarante jaune, est nommée par Tournefort, stœchas citrina, angustifolia. Sa racine est simple, grosse, ligneuse, rendant une odeur approchante de celle de la gomme élémi. Ses tiges qui s’élevent à la hauteur d’un ou deux piés, sont lanugineuses, blanches, garnies de petites feuilles étroites, velues & blanchâtres. Ses fleurs naissent au sommet des tiges, ramassées en maniere de têtes ou de bouquets, composées de plusieurs fleurons réguliers, découpées sur le haut en étoiles, de couleur citrine, & soutenues par des calices écailleux, secs, jaunes & brillans. La graine qui succede à chaque fleuron, est oblongue, odorante, âcre, rousse, & garnie d’une aigrette. Cette plante croît d’elle-même aux lieux secs, sablonneux, arides des pays chauds, en Espagne, en Portugal, en Italie, en Provence, & en Languedoc près de Montpellier ; elle passe pour incisive, apéritive & emménagogue ; mais on ne la cultive dans nos jardins que pour la fleur qui est d’une grande beauté, d’une odeur forte & agréable.

Si on la cueille avant qu’elle vienne à décheoir sur la plante, & qu’ensuite on la tienne dans un en droit sec, elle se conserve quelques années sans se gâter, peut-être parce que son calice écailleux est privé de phlegme ; quoi qu’il en soit, cette prérogative lui a valu dans notre langue le nom d’immortelle. Les dames la mettent pour se parer dans leurs cheveux, & à cet égard elle est de beaucoup préférable aux fleurs artificielles. Les Portugais & les Espagnols la chérissent fort, & en cultivent une grande quantité dans leurs jardins, indépendamment de celles des champs, pour en orner les chapelles de leurs églises ; les curieux ne manquent pas d’avoir dans ces pays-là plusieurs belles variétés de cette fleur qui semble faite pour leur terroir. (D. J.)