L’Encyclopédie/1re édition/ISIES ou ISIENNES

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 913).
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ISIES ou ISIENNES, s. f. (Littérat.) Isia, Εἴσια. Fêtes d’Isis, qui s’introduisirent dans Rome avec celles des autres divinités étrangeres. Elles dégénérerent dans de si grands abus, que la république fut obligée de les défendre & d’abattre les temples d’Isis, sous le consulat de Pison & de Gabinius. Mais Auguste les fit rétablir, & les mysteres de la déesse devinrent de nouveau ceux de la galanterie, de l’amour & de la débauche. Les temples d’Isis se virent consacrés, comme auparavant, à ces rendez-vous de plaisirs, qui causoient tant d’impatience aux dames romaines, pour s’y trouver de bonne-heure avec la parure de la tête, & la composition du visage nécessaire ; ce qui fait dire à Juvénal, apud isiacæ potius sacraria lenæ. L’empereur Commode mit le comble au crédit des mysteres d’Isis sous son regne ; nulle fête ne fut célébrée avec plus de pompe & de magnificence : il se joignit lui-même aux prêtres de la déesse, & y parut tête rase, portant Anubis en procession. (D. J.)