L’Encyclopédie/1re édition/JÉRÉMIE

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 508-509).
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JÉRÉMIE, (Prophétie de) Théolog. livre canonique de l’ancien Testament, ainsi appellé de Jérémie son auteur, l’un des quatre grands prophetes, & fils d’Helcias, du bourg d’Anatoth, dans la tribu de Benjamin, proche de Jérusalem.

Jérémie étoit de race sacerdotale. Il commença fort jeune à prophétiser, sur la fin du regne de Josias, & continua ses prophéties jusqu’à la captivité des Juifs en Babylone. La prophétie de Jérémie est terminée à la fin du chapitre 51 par ces mots : huc usque verba Jeremiæ, ℣. 64. Le 52 est de Baruch ou d’Esdras.

Outre la prophétie de Jérémie, nous avons encore ses lamentations, où il dépeint & déplore d’une maniere pathétique la désolation & la ruine de Jérusalem par les Chaldéens. Cet ouvrage est écrit en vers, dont les premieres lettres sont disposées suivant l’ordre de l’alphabet. Il y a une préface dans le grec & dans la vulgate, qui ne se rencontre ni dans l’hébreu, ni dans la paraphrase chaldaïque, ni dans le syriaque, & qui paroît avoir été ajoutée pour servir d’argument à ce livre.

Le style de Jérémie est moins sublime & moins véhément que celui d’Isaïe ; mais il est plus tendre & plus affectueux. Il y avoit anciennement une autre prophétie de Jérémie, dont parle Origene, où l’on trouvoit ces paroles citées dans l’Evangile ; appenderunt mercedem meam trigenta argenteos, &c. Mais il y a apparence que c’étoit un ouvrage apocryphe dont se servoient les Nazaréens, comme l’a remarqué S. Jérome dans son commentaire sur S. Matthieu, chap. XXVII. Dupin, dissert. prélim. sur la bib. chap. iij. liv. I. §. xviij. pag. 358 & suiv. (G)