L’Encyclopédie/1re édition/JULE

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JULE, s. m. (Littérat.) nom d’une piece de vers ancienne que les Grecs, & ensuite les Romains à leur imitation, chantoient pendant la moisson à l’honneur de Cérès & de Proserpine pour se les rendre propices.

Ce mot vient du grec οὖλος ou ἴουλος, qui signifie une gerbe.

On appelloit aussi cet hymne démétrule ou démétriole ; c’est-à-dire iole de Cérès. On les nommoit encore calliules, selon Dydime & Athénée.

Iule est aussi le nom que les Botanistes donnent à ces touffes vermiculaires, qui au commencement de l’année croissent, & pendent des branches de noisetiers, de noyers, de chênes, de châtaigniers, de meuriers, de frênes, &c. qu’on appelle communément chaton. Voyez Chaton.

M. Ray les regarde comme des amas d’étamines des fleurs de l’arbre, à cause que dans les arbres & les plantes fertiles on y découvre une grande quantité de fruits & de cosses ; & cette opinion est adoptée par Bradley, qui les prend pour des fleurs mâles qui servent à imprégner les rudimens du fruit, ou pour des fleurs femelles qui croissent sur le même arbre ou sur d’autres de même espece. Voy. Plante & Génération.