L’Encyclopédie/1re édition/JUPON

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JUPON, s. m. (Hist. moder.) habillement de femme semblable à la jupe, plus court seulement, & qui se porte dessous la juppe. Voyez Jupe.

On a des jupons piqués ; ces jupons sont ouattés, & on les pique pour empêcher la ouatte de tomber. La piquure forme différens desseins de goût.

On trace ces desseins par le moyen de moules. Pour cet effet on a un établi de hauteur convenable, & de deux piés de large ou environ, sur cinq à six piés de long. On le garnit de drap bien tendu & bien cloué sur les bords de l’établi. Pour dessiner un jupon, on commence par la campane ou le bas du jupon. On place le jupon sur la longueur de l’établi ; le bord d’en bas du jupon, le long du bord de l’établi opposé à celui qu’on a devant soi. Pour donner à la campane la hauteur, on a une corde qui porte un plomb de chaque bout : on place cette corde sur le jupon. On a à côté de soi deux ou trois morceaux imbibés d’eau, & couverts de blanc, ni trop clair delayé, ni délayé trop épais : on prend le moule à campane, on en frappe le côté gravé sur les morceaux de drap blanchis ; & ensuite on applique ce moule sur le jupon. Appliqué ainsi, on a un maillet dont on frappe le moule appliqué sur le jupon ; par ce moyen le moule laisse le dessein imprimé sur le jupon. On continue ainsi la campane ; la corde dirige. On passe au reste du jupon, procédant de la même maniere ; on laisse sécher. Sec, on le donne à une ouvriere qui le tend sur un métier & qui le pique : piquer, c’est faire une couture en suivant tous les trais du dessein imprimé par le moule.