L’Encyclopédie/1re édition/LIPARI
LIPARI, (Géogr.) par les anciens, Liparæ, île de la mer Méditerrannée, au nord de la Sicile, dont elle est comme une annexe. C’est la plus grande des îles de Lipari, auxquelles elle a donné son nom. Son circuit peut être d’environ dix-huit milles ; l’air y est sain & tempéré. Elle abonde en grains, en figues, en raisins & en poisson. Elle fournit aussi du bitume, du soufre, de l’alun, & a plusieurs sources d’eaux chaudes. Il ne faut pas s’en étonner ; elle a eu des volcans, & c’est peut-être de là qu’est venu le nom d’îles Vulcaniennes. Elles ont toujours suivi la destinée de la Sicile. La capitale dont nous allons dire un mot, s’appelle aussi Lipari. (D. J.)
Lipari, (Géogr.) ville capitale de l’île de même nom, avec un évêché suffragant de Messine. Elle est bien ancienne, s’il est vrai qu’elle fut bâtie avant le siege de Troie, & qu’Ulysse y vint voir Eole, successeur de Liparus, fondateur de cette ville.
Les Lipariens, au rapport de Diodore de Sicile, étoient une colonie des Cnidiens, nation greque, originaire de la Carie ; ils fonderent d’abord en Sicile une ville, qu’ils nommerent Motya, & puis s’établirent à Lipara. Dans la suite des tems les Carthaginois s’emparerent de Lipara, sous la conduite de Himilcon, & lui imposerent un tribut de cent talens. Lorsque les Romains furent vainqueurs des Carthaginois, ils leur firent perdre la souveraineté de Lipara, qui selon les apparences, devint colonie romaine, car Pline, liv. III. chap. ix. en parle en ces termes : Lipara cum civium Romanorum oppido.
En 1544 Barberousse ruina de fond en comble l’ancienne ville de Lipara, située sur un rocher escarpé, & que la mer baignoit en partie. Il emmena captifs en Turquie, plusieurs milliers d’habitans du pays ; mais Charles-Quint répara cette ville de son mieux, & en fit une place forte. Elle est située à environ quarante milles de la côte septentrionale de la Sicile. Long. 33. lat. 38. 35. (D. J.)