L’Encyclopédie/1re édition/MALANDRIN

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MALANDRIN, s. m. (Hist. moderne.) nom qu’on donna dans les croisades aux voleurs arabes & égyptiens. Ce fut aussi celui de quelques brigands qui firent beaucoup de dégats sous Charles Quint. Ils parurent deux fois en France ; l’une pendant le regne du roi Jean, l’autre pendant le regne de Charles son fils. C’étoit des soldats licentiés. Sous la fin du regne du roi Jean, lorsqu’on les nommoit les tards-venus, ils s’étoient pour ainsi dire accoutumés à l’impunité. Ils avoient des chefs. Ils s’étoient presque disciplinés. Ils s’appelloient entr’eux les grandes compagnies. Ils n’épargnoient dans leurs pillages, ni les maisons royales ni les églises. Ils étoient conduits par le chevalier Vert, frere du comte d’Auxerre, Hugues de Caurelac, Mathieu de Gournac, Hugues de Varennes, Gautier Huet, Robert l’Escot, tous chevaliers. Bertrand du Guesclin en délivra le royaume en les menant en Espagne contre Pierre le Cruel, sous prétexte de les employer contre les Maures.