L’Encyclopédie/1re édition/METELIN

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METELIN, (Géog.) île considérable de l’Archipel ; c’est l’ancienne Lesbos, dont nous n’avons pas oublié de faire l’article.

L’île de Mételin est située au nord de Scio, & presqu’à l’entrée du golfe de Gueresto. Elle est le double plus grande que celle de Scio, & s’étend beaucoup du côté du Nord-Est. Il y a encore dans cette île plus de cent bourgs ou villages, sans compter Castro qui en est la capitale ; cependant elle a été beaucoup plus peuplée autrefois, & elle a produit un nombre étonnant d’hommes illustres. Eustathe remarque que cette île fut jadis appellée Mytilene, du nom de sa capitale : il est aisé de voir que de Mytilene on a fait Métalin.

Son terroir est fort bon ; les montagnes y sont fraîches, couvertes de bois & de pins en plusieurs endroits, dont on tire de la poix noire, & dont en emploie les planches à la construction de petits vaisseaux. On y recueille de bon froment, d’excellente huile, & les meilleures figues de l’Archipel. Ses vins même n’ont rien perdu de leur premiere réputation.

Son commerce consiste seulement en grains, en fruits, en beurre & en fromage ; cependant elle ne laisse pas de payer au grand seigneur dix-huit mille piastres de caratseh.

Ses principaux ports sont celui de Castro ou de l’ancienne Mytilene, celui de Caloni, celui de Sigre, & sur-tout le port Iéro, connu par les Francs sous le nom de port olivier, qui passe pour un des plus grands & des plus beaux de la Méditerranée. Long. 43. 52.-44. 31. lat. 39. 15.

Mais ce qui touche le plus les curieux qui se rendent exprès dans l’île de Mételin, ce sont ses richesses antiques qui fourniroient encore bien des connoissances aux savans.

M. l’abbé Fourmont qui visita cette île en 1729, qui promit d’en donner une exacte description, y trouva des monumens de l’antiquité la plus reculée, & y recueillit une vingtaine d’inscriptions singulieres échappées à Spon, Wheler, Tournefort, & autres voyageurs de cet ordre.

La plûpart de ces inscriptions étoient antérieures à la puissance des Romains ; d’autres étoient de leur tems ; & d’autres concernoient les Perses : toutes de conséquence, à ce qu’assuroit M. l’abbé Fourmont, en ce qu’elles prouvoient des faits importans cités par quelques auteurs, ou parce qu’elles nous apprenoient des choses dont ils n’ont fait aucune mention. C’est donc grand dommage que M. Fourmont n’ait point exécuté sa promesse. (D. J.)