L’Encyclopédie/1re édition/MOESIE

La bibliothèque libre.
◄  MOERIS
MOEUF  ►

MŒSIE. (Géog. anc.) contrée de l’Europe, à l’orient de la Pannonie. Presque tous les auteurs latins disent Masia en parlant de la Mœsie en Europe, & Mysia quand il est question de la Mysie asiatique : les exemples contraires sont rares ; cependant Denis le géographe a dit Mysia pour Masia : Ovide dit aussi Mysas pour Masas, en parlant des peuples.

Hic tenuit Mysas gentes in pace fideli.

Cette même ortographe se trouve dans quelques inscriptions ; & finalement le code théodosien l’emploie deux fois.

Pline & Ptolomée ont décrit la Mœsie, les peuples & les fleuves qu’elle contenoit. Selon Pline, les frontieres de la Mœsie prenoient depuis le confluent du Danube & de la Save, où étoit la ville de Taurinum, jusqu’à l’embouchure du Danube dans le Pont-Euxin ; de façon que le Danube étoit au nord, les montagnes de Dalmatie faisoient la borne au midi, de même qu’une gran le partie du mont Hæmus, qui séparoit cette contrée de la Macédoine & de la Thrace. Ptolomée distingue la Mœsie en haute & basse, ou en supérieure & en inférieure, & ne differe de Pline qu’en ce qu’il étend la basse Mœsie jusqu’à l’embouchure du Borysthene.

La haute Mœsie est appellée Mirsi par Leunclavius ; Servie, par Lazius ; Moldavie par Taurinus ; Walaclie par Sabellicus, & Hongrie par Tzetzés.

La basse Mœsie est nommée Bulgarie par divers auteurs. Dans Jornandés elle a le nom de Scythie mineure, & celui de Scythie de Thrace dans Zozime : Ovide l’appelle simplement Scythie, & d’autres l’ont nommée l’on ique maritine. (D. J.)

MŒSIE, (Géog. anc.) ville de Phrygie, au voisinage de Troye, dans Virgile ; mais Etienne le géographe lit Mysia au lieu de Mœsia, & il est vraissemblable qu’il a raison.