L’Encyclopédie/1re édition/NEHÉMIE, Livre de

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NEHÉMIE, Livre de, (Critiq. sacrée.) ce livre sacré est nommé plus communément le second livre d’Esdras, quoiqu’il commence ainsi, ce sont ici les paroles de Néhémie, & que l’auteur y parle presque toûjours en premiere personne ; mais cet auteur n’est point Nehémie, parce qu’il se trouve dans son livre bien des choses qui ne peuvent être de sa main. Il est visible, par exemple, que ce n’est point Néhémie qui a écrit le douzieme chapitre depuis le verset premier jusqu’au vingt-septieme : c’est une addition qui a été faite par ceux qui ont reçu ce livre dans le canon de l’Ecriture. Esdras en avoit montré l’exemple, en mettant çà & là dans son recueil des livres sacrés, les insertions qui lui parurent nécessaires. Ceux qui dans la suite continuerent le recueil, firent la même chose aux livres qu’ils ajouterent, jusqu’à ce que ce recueil parût complet à Simon le Juste, qui travailla le dernier à former le canon de l’ancien-Testament. Or, comme le livre de Néhémie étoit le dernier écrit, Simon le mit au nombre des livres sacrés. Ce fut alors sans doute, que se fit l’addition du douzieme chapitre, ou par Simon, ou par ceux qui travaillerent avec lui à la clôture du canon. Cette addition ou interpolation est palpable ; car elle interrompt le sens & la liaison entre ce qui précede & ce qui suit ; aussi les meilleurs critiques le reconnoissent. Voyez Vossius, in chronic. sacrâ, cap. x. & la chronique angloise de Cary, II. part. lib. II. cap. vj. (D. J.)