L’Encyclopédie/1re édition/NYSA

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NYSA ou NYSSA, (Géog. anc.) Je dis Nysa ou Nyssa, car ces deux mots se prennent indifféremment l’un pour l’autre par les anciens géographes, pour désigner la même ville. On en trouve plusieurs qui portent ce nom de Nysa ou Nyssa ; savoir,

1°. Nysa, ville de l’Arabie heureuse, aux confins de l’Egypte, selon Diodore de Sicile, qui dit que Jupiter y porta le petit Bacchus son fils, afin qu’il y fût nourri par les nymphes : & c’est de-là qu’il fut appellé Dionysius, nom formé de celui de Jupiter son pere, & de celui de la ville Nysa.

2°. Nysa ou Nyssa, ville de la Cappadoce, nommée en françois Nysse, Voyez Nysse.

3°. Nysa, ville de l’Inde, entre les fleuves Cophènes & Indus. On prétend qu’elle fut bâtie par Bacchus, qui lui donna son nom. Elle étoit commandée par une montagne nommée Merus, mot qui en grec signifie une cuisse. On voit assez que ce nom fait allusion à la seconde naissance de Bacchus, sorti de la cuisse de Jupiter.

4°. Nysa, ville de la Lydie, selon Strabon, ou de la Carie, selon Ptolomée. Weheler dit avoir vu une médaille de Nysa, frappée du tems de l’empereur Maximin, dont elle porte la tête & le nom ; sur le revers il y a une fortune qui tient en sa main une corne d’abondance, & un gouvernail en l’autre, avec ces lettres, ΕΠΙΑΥΡ. ΠΡΥΜΟΤ ΡΟΥΦΙΝΟΥ ΝΙϹΕΩΝ, c’est-à-dire que cette médaille de la ville de Nysa a été frappée sous le gouverneur Aurelius Primus Ruphinus.

5°. Etienne le géographe parle d’une Nysa, ville de Béotie ; d’une autre Nysa, ville de la Thrace, d’une troisieme Nysa, ville de l’île de Naxie ; d’une quatrieme, ville de l’Eubée ; & d’une cinquieme, ville de la Libye. (D. J.)