L’Encyclopédie/1re édition/ORCADES les

La bibliothèque libre.
◄  ORBONA
ORCANETTE  ►

ORCADES les, (Géog.) îles au nord de l’île d’Albion, pour parler comme les anciens, & pour m’exprimer avec les géographes modernes, au nord de l’Ecosse. Pomponius Mela, liv. III. ch. vj. & Pline, liv. IV. ch. xvj. s’accordent à dire qu’elles ne sont séparées que par de petits détroits ; mais ils ne s’accordent pas pour le nombre. Mela en compte trente, Pline quarante, & les modernes n’en mettent au plus que vingt-huit. Les Anglois les nomment les îles d’Orknay. Leur situation est au 22 degré 11 minutes de longitude, & à 59 degrés 2′. de latitude.

Elles sont séparées de l’Ecosse par un détroit nommé Pentland-sirth, qui a 24 milles de longueur, 12 milles en largeur, & est plein de goufres fort dangereux.

Les habitans de ces îles sont généralement vigoureux, robustes & bien faits. Leur commerce consiste en poissons, en bœufs, porc salé, beurre, cuirs, peaux. étoffes, sel, laine, jambons, grains germés, &c.

Il y a eu autrefois des rois des Orcades ; mais leur regne finit quand les rois d’Ecosse s’emparerent de ces îles, après avoir sugjugué les Pictes ; ensuite elles passerent entre les mains des Danois & des Norwégiens, mais elles furent reprises par les Ecossois.

Les arbres n’y croissent que fort bas, & leur fruit vient rarement en maturité. En général l’hiver y est plus sujet à la pluie qu’à la neige, & elle y tombe quelquefois, non par gouttes, mais par des torrens d’eau, comme si des nuages entiers tomboient du ciel à-la-fois. Dans le mois de Juin 1680, après de grands coups de tonnerre, il tomba du ciel des morceaux de glace d’un pié d’épais, suivant la relation de ces îles par le docteur Wallace.

Apparemment que dans ce pays-là, si l’atmotsphere est assez chaude près de la terre, elle est cependant excessivement froide dans la région supérieure ; de sorte qu’elle change en glace quelques-uns de ces torrens d’eau dans le tems qu’ils tombent, & forme ces glaçons d’une grosseur incroyable.

Orcades Pierres des, orcadum lapilli, (Hist. nat.) nom donné par Luidius à des pierres cylindriques, ou eutrochites, lisses, pleines de nœuds, d’une couleur blanchâtre, qui se trouvent en Angleterre, dans le Flinsthire. Voyez Luid. Garophil. n°. 1154. On les nomme aussi kerrigysktor, suiv. Klein, Nomenclator litologicus.