L’Encyclopédie/1re édition/PÉDANT

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PÉDANT, s. m. PÉDANTERIE, s. s. (Gramm. Belles-Lettres.) Un pédant est un homme d’une présomption babillarde, qui fatigue les autres par la parade qu’il fait de son savoir, en quelque genre que ce soit, & par affectation de son style & de ses manieres.

Ce vice de l’esprit est de toute robe ; il y a des pédans dans tous les états, dans toutes les conditions, depuis la pourpre jusqu’à la burre, depuis le cordon bleu jusqu’au moindre bonnet doctoral. Jacques I. étoit un roi pédant.

Il est vrai néanmoins que le défaut de pédanterie est particulierement attaché aux gens de college, qui aiment trop à étaler le bagage de l’antiquité dont ils sont chargés. Cet étalage d’érudition assommante a été si fort ridiculisé, & si souvent reproché aux gens de lettres par les gens du monde, que les François ont pris le parti de dédaigner l’érudition, la Littérature, l’étude des langues savantes, & par conséquent les connoissances que toutes ces choses procurent. On leur a tant répété qu’il faut éviter le pédantisme, & qu’on doit écrire du ton de la bonne compagnie, qu’enfin les auteurs sérieux sont devenus plaisans ; & pour prouver qu’ils fréquentent la bonne compagnie, ils ont écrit des choses & d’un ton de très mauvaise compagnie. (D. J.)