L’Encyclopédie/1re édition/PÉRIOECIENS

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PÉRIŒCIENS, (Cosinog.) en grec Περίοικοι, en latin Periœcei c’est-à-dire qui sont tout-à-l’entour. On nomme périœciens en Géographie des habitans de la terre sous les mêmes paralleles, c’est-à-dire à même distance du pole & de l’équateur, mais toujours vers le même pole. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait 180 degrés de distance des uns aux autres. Le mot ne dit point cela ; il suffit d’être sous le même parallele. Par exemple, les habitans de Charlestown dans la Caroline, de Miquénez au Maroc, de Candahar en Asie, &c. sont périœciens l’un à l’autre, par rapport à ce qu’ils habitent sous un même parallele, quoiqu’à différentes distances du premier méridien.

Les peuples qui sont sous un même parallele, ont le même été & le même hiver ; en un mot, les mêmes saisons, sauf pourtant la différence qu’y peuvent mettre les qualités du terroir plus haut ou plus bas, plus sec ou plus humide, &c. Ils ont les jours également longs, & les nuits de même, c’est-à-dire que si le plus long jour est de vingt heures pour le peuples d’un parallele, tous les peuples qui sont Périœciens à son égard, ont le jour aussi de vingt heures dans le même tour du soleil ; il en est de même des nuits.

Si, par périœciens, on entend ceux qui habitent sous un même parallele & sous un même méridien continué au-delà du pole, de sorte que les deux peuples qui sont périœciens l’un à l’autre ayent précisément la même latitude, mais une longitude différente de 180 degrés, alors on conçoit aisément que des peuples qui ont entr’eux ce rapport doivent être opposés pour le jour & pour la nuit, quoiqu’ils comptent la même heure, l’un à midi quand l’autre la compte à minuit. Il est trois heures également pour l’un & pour l’autre, mais l’un compte trois heures du matin, & l’autre trois heures du soir, & ainsi de tous les autres instans du jour & de la nuit. En ce sens, ce qui est au couchant d’un de ces peuples, est à l’orient de l’autre. Aux jours des équinoxes, le soleil se leve pour l’un de ces peuples, quand il se couche pour l’autre. (D. J.)