L’Encyclopédie/1re édition/PARLER
PARLER, v. n. c’est manifester ses pensées au-dehors, par les sons articulés de la voix. Cependant quelquefois on parle par signes. Ce mot a un grand nombre d’acceptions différentes. On dit cet homme parle une langue barbare. Il y a des gens qui semblent parler du ventre. Les pantomimes anciens parloient de tous les points de leur visage & de toutes les parties de leur corps. Dieu a parlé par la bouche des prophêtes. Les rois parlent par la bouche de leurs chanceliers. Cette affaire transpire, on en parle. Les siecles parleront long-tems de cet homme. Cécile, vous avez été indiscrete ; vous avez parlé. Venez ici, parlez. A qui pensez-vous parler ? On parle peu quand on se respecte beaucoup. N’en parlez plus, oublions cette affaire. Je parlerai de vous au ministre. Il y a peu de gens qui parlent bien. La nature parle ; le sang ne sauroit mentir. Cela parle tout seul. Nous parlerons guerre, littérature, politique, philosophie, armées, belles-lettres. Les tuyaux de cet orgue parlent mal. Je veux que sa femme parle dans cet acte. Les murs ont des oreilles ; ils parlent aussi. Son silence me parloit. On apprend à parler à plusieurs oiseaux. On avoit appris à un chien à parler ; il prononçoit environ trente mots allemands. Voyez l’article Parole.
Parler aux chevaux, (Maréchal.) c’est faire du bruit avec la voix. Lorsqu’on approche les chevaux dans l’écurie sans leur parler, on risque souvent de se faire donner des coups de pié.