L’Encyclopédie/1re édition/PATARE

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PATARE, Patara, (Géog. anc.) ville d’Asie dans la Lycie, dont elle étoit capitale, selon Tite-Live, l. XXXVII. c. xv. Elle avoit un temple célebre dédié à Apollon Pataréen ; ce temple étoit aussi riche que celui des Delphites, & l’oracle des deux temples passoit pour mériter la même croyance. Horace, l. III. ode 4. le dit.

. . . . . . Qui Lycia tenet.
Dumeta, natalem que silvam,
Delius & patareus Apollo.

On ne consultoit l’oracle de Patare que dans les six mois de l’hiver : durant les six mois de l’été l’oracle étoit à Delphes. C’est ce que Virgile explique dans l’Eneide, l. IV. v. 143.

. . . Ubi hibernam Lyciam, Xantique fluenta
Deserit, ac Delum maternam invisit Apollo.

La ville de Patare étoit située dans la peninsule, qu’Etienne le géographe appelle la Chersonèse des Lyciens. C’étoit, selon Tite-Live, liv. XXXVII. c. xvij. & l. XXXVIII. c. xix. une ville maritime qui avoit un port. Ptolomée Philadelphe après avoir accru Patare, la nomma Arsinoé, du nom de sa femme, mais cette ville ne laissa pas que de conserver toujours son ancien nom, sous lequel elle fut plus connue que sous celui d’Arsinoé. Elle devint avec le tems un evèché suffragant de Myre.

Acésée, brodeur de Patare, s’immortalisa par son adresse à l’aiguille. C’est lui qui fit le voile nommé πέπλον pour la Minerve d’Athenes ; c’est encore lui qui fit l’ouvrage de ce genre que les Delphiens consacrerent à Apollon, & l’on ecrivit dessus que Minerve elle-même par sa faveur divine avoit dirigé le travail de l’ouvrier, & avoit conduit ses mains. (D. J.)