L’Encyclopédie/1re édition/PENSILVANIE

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PENSILVANIE, (Géog. mod.) province de l’Amérique septentrionale, bornée au nord par le pays des Iroquois ; à l’orient par le nouveau Jersey ; au midi par le Mariland, & à l’occident par le pays des Oniasontkes, ou si vous voulez, par le Canada. Elle s’étend depuis le quarantieme jusqu’au quarante-deuxieme degré de latitude ; & la largeur est à-peu-près égale, se trouvant comprise entre le 294°. 50′. & le 302°. de long.

Charles II. roi d’Angleterre, gratifia de cette province en 1681, Guillaume Pen de la secte des Quackers, homme d’un rare mérite, & qui a donné son nom à cette province. L’air y est doux & pur. Le terroir y est généralement bon. Il produit des fruits de toute espece, du froment, de l’orge, de l’avoine, du segle, des pois, des féves, toutes sortes de racines, du gibier, &c. Les oiseaux domestiques sont les coqs d’Inde, les faisans, les pigeons, les perdrix, &c. On y trouve aussi beaucoup d’oiseaux sauvages, comme cygnes, oies grises & blanches, canards, & autres. La terre est arrosée de diverses sources & de rivieres, qui abondent en poisson, comme esturgeons, aloses, anguilles, &c.

Les Anglois occupent dans cette province six contrées qu’ils nomment Chester, Buckingham, Newcastle, Kentsussex, & Philadelphie, qui est la capitale. L’intérieur du pays est habité par quelques nations d’Indiens, qu’on dit être au nombre d’environ six mille ames ; ce sont ces gens-là que l’illustre Pen a gagnés par ses bienfaits. Ces Indiens sont grands, bien proportionnés, hospitaliers, & d’une probité qui leur est aussi naturelle que la bravoure chez les Spartiates, & M. Pen est un second Lycurgue : « Quoiqu’il ait eu la paix pour objet, comme Lycurgue a eu la guerre, ils se ressemblent dans la voie singuliere où ils ont mis leur peuple, dans l’ascendant qu’ils ont eu sur des hommes libres, dans les préjugés qu’ils ont vaincus, dans, les passions qu’ils ont soumises ». (D. J.)