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L’Encyclopédie/1re édition/PERCÉ

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PERCÉ, adj. (Archit.) épithete qu’on donne aux ouvertures qui distribuent les jours d’une façade. Ainsi on dit qu’un pan de bois, un mur de face est bien percé lorsque les vuides sont bien proportionnés aux solides. On dit aussi qu’une église, un vestibule, un sallon est bien percé lorsque la lumiere y est répandue suffisamment & également. On dit aussi un percé pour une ouverture artistement pratiquée qui conduit la vûe d’un lieu dans un autre. (D. J.)

Percé, en terme de Blason, se dit d’une piece qui est percée, & qui fait voir en elle une espece de trou.

La forme de ce trou doit s’exprimer dans le Blason : ainsi une croix qui a un trou quarré, ou qui est percée au centre, se blasonne au quarré percé, ce qui vaut mieux que de dire au quartier percé, comme Leigh s’exprime : on dit en France, percé en quarré : quand le trou est rond, il faut dire percé en rond. C’est ce que Gibbon nomme en latin perforata, à cause que tous les trous faits avec des perçoirs ou des tarieres sont ronds. Si le trou au centre est en forme de losange, on dit percé en losange.

Tout ce qui est percé, c’est-à-dire le trou doit toujours être de la couleur du champ ou de l’écu, parce qu’il est naturel que le trou d’une piece laisse voir ce qui est dessous : ainsi quand on voit de semblables figures au centre d’une croix qui ne sont pas de la couleur de l’écu, on ne doit pas supposer que la croix soit percée, mais que cette figure est une autre piece, on doit par conséquent l’exprimer en blasonnant. Voyez Croix, &c.

Bologne en Dauphiné, d’argent à une patte d’ours en pal, percée en rond de six pieces, 3. 2. 1.

Les macles, les rustres & les mollettes sont percées.