L’Encyclopédie/1re édition/PERIRRANTERION

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PERIRRANTERION, s. m. (Littérat. grecq.) περιῤῥαντήριον ; vase qui contenoit l’eau lustrale chez les Grecs. Ce mot est composé de περὶ, circum, & ῥαίνω, aspergo. On mettoit ce vase, selon Casaubon, dans le vestibule du temple, & selon d’autres, dans le sanctuaire ; peut-être le plaçoit-on, dit M. de Tourreil, dans l’un & dans l’autre de ces endroits. Tous ceux qui entroient se lavoient eux-mêmes de cette eau sacrée, s’ils n’aimoient mieux s’en faire laver par les prêtres, ou par quelque ministre subalterne.

Ce n’étoit pas seulement dans les temples qu’on mettoit ces sortes de vases ; on en posoit aussi aux avenues de la place publique, & dans les carrefours ; mais sur-tout on ne manquoit pas de placer de ces vases à la porte des maisons particulieres, lorsqu’il y avoit quelque mort dans les familles. Pollux appelle cette sorte de bénitier mortuaire, ἀρδάνιον ; Hésichius, γάστρα, & Aristophane, ὄστρακον. On arrosoit de l’eau qui étoit dans ces bénitiers mortuaires, ceux qui assistoient aux funérailles, & l’on se servoit d’une branche d’olivier pour faire ces aspersions, ramo felicis olivæ, dit Virgile. On sacroit cette eau en trempant dedans un tison ardent, tandis qu’on brûloit la victime. Au reste cette eau lustrale servoit à deux sortes de purifications ; l’une qui se bornoit aux mains seules, & se nommoit χέρνιψ, de χεὶρ, main, & νίπτω, je lave ; l’autre s’étendoit à tout le corps, & s’appelloit περίῤῥανσις, dont nous avons donné la racine. (D. J.)