L’Encyclopédie/1re édition/PHALLUS

La bibliothèque libre.
PHALMAN  ►

PHALLUS, s. m. (Littérat.) c’est cette figure scandaleuse à nos yeux, du dieu des jardins, la même que l’on portoit en Grece aux fêtes de Bacchus, & plus anciennement encore aux fêtes d’Osiris. La coutume des bramins qui portent encore en procession le phallus des Egyptiens, est bien étrange pour nos mœurs. Nos idées de bienséance nous font penser, dit M. de Voltaire, qu’une cérémonie qui nous paroît si infâme, n’a été inventée que par la débauche ; mais, ajoute le même écrivain, il n’est guere croyable que la dépravation des mœurs ait jamais chez aucun peuple, établi des cérémonies religieuses. Il est probable au contraire que cette coutume fut introduite dans des tems de simplicité, & qu’on ne pensa d’abord qu’à honorer la divinité dans le symbole de la vie qu’elle nous a donnée. Une telle cérémonie a dû ensuite inspirer la licence à la jeunesse, & paroître ridicule aux esprits sages, dans des tems plus rafinés, plus corrompus & plus éclairés ; mais l’ancien usage a subsisté malgré les abus ; & il n’y a guere de peuple qui n’ait conservé quelque cérémonie qu’on ne peut ni approuver ni abolir. (D. J.)