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L’Encyclopédie/1re édition/PHILLYREA

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PHILLYREA, s. f. (Botan.) Tournefort compte treize especes de ce genre de plante. Décrivons ici la plus commune qui est à feuilles de troësne, phillyrea folio ligustri ; C. B. P. 476. & I. R. H. 509.

Sa racine est ferme, enfoncée profondément en terre. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur de six à huit piés, rameuses, revêtues d’une écorce blanchâtre, un peu ridée. Ses feuilles sont assez semblables à celles du troësne, mais plus amples & plus longues, charnues, d’un verd brun, opposées les unes aux autres, ou deux à deux le long de la tige & des branches, toujours vertes, d’un goût astringent.

Ses fleurs naissent plusieurs ensemble des aisselles des feuilles, petites, & semblables à-peu-près à celles de l’olivier ; chacune d’elles est un godet découpé en quatre parties, de couleur blanche-verdâtre. Après que ces fleurs sont passées, il leur succede des baies sphériques grosses comme celles du myrte noir, quand elles sont mûres, disposées en petites grappes, d’un goût douçâtre, accompagné de quelque amertume, & approchant des baies de genievre ; elles contiennent chacune un petit noyau rond & dur.

Cet arbrisseau croît dans les haies & les bois aux environs de Montpellier. Il se plaît dans les endroits pierreux, rudes & incultes : il fleurit en Mai & Juin, & son fruit est mûr en Septembre. Comme son feuillage est toujours verd, on en fait des berceaux & de jolies palissades. Elle s’éleve facilement de graine & de bouture. On la tond comme on veut, en buisson, en boule, en haie, en espalier. La Médecine ne fait point usage de cette plante ; on ne pense pas même que ce soit la même plante que la phillyrea de Dioscoride. (D. J.)