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L’Encyclopédie/1re édition/PHYLARQUE

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PHYLARQUE, s. m. (Antiq. grecq.) en grec φύλαρχης ou φύλαρχος, chef d’une tribu. Le peuple des grandes villes grecques étoit partagé en un certain nombre de tribus qui parvenoient successivement & dans des tems réglés, au gouvernement de la république. Chaque tribu avoit son chef ou phylarque qui présidoit aux assemblées de sa tribu, avoit l’intendance & la direction de son trésor & de ses affaires. Aristote dans ses Politiques, parle de ces phylarques. Hérodote rapporte que Calistene ayant augmenté le nombre des tribus d’Athenes, & en ayant formé dix de quatre anciennes, il augmenta aussi dans la même proportion, le nombre des phylarques. Les marbres de Cyzique font mention de plusieurs phylarques ; on lit sur un marbre de Nicomedie, qu’Aurelius-Earinus avoit été phylarque d’une des tribus de cette ville. Dans la suite, ce terme perdit sa signification naturelle & primitive, en devenant le titre d’une dignité militaire. On y substitua le nom d’epimeléte, administrateur, président, afin d’éviter toute équivoque, & de n’être pas sans cesse dans le risque de confondre le commandant d’une troupe de cavalerie, avec un magistrat. Potter. Archæol. græc. liv. I.c. xiij.

Il est aussi parlé de phylarques dans l’empire grec, où l’on donnoit ce nom au chef des troupes que l’on fournissoit aux alliés, ou que les alliés fournissoient à l’empire ; c’est ainsi qu’il fut donné au chef des Sarrazins, parce que leurs troupes auxiliaires étoient divisées en tribus.