L’Encyclopédie/1re édition/PORTE-DRAGON

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PORTE-DRAGON, (Fortification.) dragonarius, chez les anciens. Plusieurs nations, comme les Perses, les Parthes, les Scythes, &c. portoient des dragons sur leurs étendards, c’est ce qui fit appeller dragons, dracones, les étendards eux-mêmes. Les Romains emprunterent cette coutume des Parthes ; ou comme dit Casaubon, des Daces, ou selon Codin, des Assyriens.

Les dragons romains étoient des figures de dragons peints en rouge sur leurs drapeaux, ainsi que Ammien-Marcellin nous le fait connoître ; mais chez les Persans & les Parthes c’étoient, comme les aigles romaines, des figures en plein-relief ; de maniere que les Romains s’y trompoient fréquemment, & les prenoient pour des dragons réels.

Les Romains appelloient dragonarius, le soldat qui portoit le dragon ou le drapeau ; les Grecs l’appelloient δρακονάριος & δρακοντοφόρος ; car les empereurs en rapporterent avec eux la coutume à Constantinople.

Pet. Diacorus, chron. casin. liv. IV. ch. xxxix. observe que les bajuli, cercostarii, staurophori, aquiliferi, leoniferi & draconarii, marchoient tous devant le roi Henri, quand il fit son entrée dans Rome. Chambers.